Les aides à la rénovation énergétique vont bientôt être réformées. A partir du 1er janvier 2020, un nouveau dispositif, sous forme de prime, va en effet être mis en oeuvre. 800 millions d'euros de crédits sont prévus pour ce nouveau système, qui remplace le crédit d'impôt pour la transition énergétique (CITE) et les aides pour travaux simples de l'Agence de l'habitat (Anah). Les 20% de ménages les plus aisés ne pourront cependant pas en bénéficier. Europe 1 vous explique ce dispositif.
Recentrage vers les plus modestes
A partir du 1er janvier 2020, premier changement majeur pour les 40% de ménages les plus modestes : il n'y aura plus qu'une seule et même aide à la rénovation énergétique. Elle sera versée sous forme de prime, en une fois, à la fin des travaux. Il suffira d'en faire la demande sur internet. Pour les ménages un peu plus aisés, la transformation du crédit d'impôt à la transition énergétique (le CITE) en prime unique se fera en 2021. Le montant des aides sera attribué en fonction des revenus des ménages et du niveau d'efficacité énergétique des travaux effectués.
Concrètement, un ménage très modeste - moins de 25.000 euros de revenus annuel - pourra toucher jusqu'à 11.000 euros de prime pour remplacer la chaudière au fioul par une chaudière à granulés. Autre exemple, si vous changez vos fenêtres vous pourrez toucher jusqu'à 100 euros d'aides par fenêtre.
Les 20% les plus aisés exclus du dispositif
Ce dispositif d'aides ne sera cependant plus ouvert au 20% de ménages les plus aisés. Pour les professionnels du secteur, c'est une erreur stratégique car la rénovation énergétique ne peut, selon eux, se faire sans cette frange de la population, "car ce sont eux les propriétaires des logements" regrette un expert du secteur. La question du soutien aux plus aisés dans le cadre de projets de rénovation complète (pas juste un ou deux travaux) ne semble cependant pas fermée. "On sera à l'écoute du débat parlementaire" sur le projet de loi de finances, souligne-t-on de source gouvernementale.
Moins de 50.000 logements par an font l'objet d'une rénovation complète et performante, selon l'observatoire BBC du label Effinergie, quand 500.000 seraient nécessaires pour que la France reste dans les clous de la lutte contre le réchauffement climatique. Évoquant un manque de données fiables, le gouvernement a lancé début septembre un "Observatoire de la rénovation énergétique", sous la houlette du ministère de la Transition écologique. Il a aussi promis l'annonce d'ici fin octobre d'un "plan d'action" contre les arnaques et démarchages abusifs dans ce secteur. Et pour l'an prochain des mesures de simplification réglementaire pour faciliter les projets dans les copropriétés.