S’il est élu, Emmanuel Macron souhaite aligner, en dix ans, les différents régimes de retraite, notamment les régimes publics et privés. C'est ce que le candidat à la présidentielle a précisé jeudi en annonçant les grandes lignes de son programme. Ces différences de régime créent selon lui de la défiance, des injustices incompréhensibles. Europe 1 a donc vérifié si un fonctionnaire est réellement plus avantagé qu’un salarié du privé en termes de retraite.
Les six derniers mois contre les 25 meilleures années. Sur le papier, le régime public semble plus avantageux mais en y regardant de plus près c’est plus nuancé. Pour calculer la retraite d’un fonctionnaire, on prend en compte son salaire des six derniers mois alors que pour un salarié du privé, on fait la moyenne des 25 meilleures années. L'avantage va donc a priori aux agents de la fonction publique, les revenus de fin de carrière étant très souvent plus élevés.
Mais attention aux idées reçues : dans certains cas, il vaudrait mieux être salarié du privé. L’Insee vient ainsi de le démontrer : un agent de catégorie intermédiaire gagnant 2.600 euros nets par mois aurait une pension plus importante s’il était dans le privé. Pourquoi ? A cause des primes qui pèsent lourd en fin de carrière mais qui, pour partie, ne sont pas comptabilisées dans le calcul des pensions dans le public.
Disparités pour l'âge de départ. Si l’on regarde l’âge de départ à la retraite, public et privé sont désormais logés à la même enseigne : 62 ans. Mais il existe des cas où les régimes publics sont beaucoup plus avantageux, notamment pour les fonctionnaires qui ont des métiers considérés comme risqués ou pénibles : les policiers, les pompiers et les aides-soignants par exemple. Ces derniers partent en moyenne quatre ans plus tôt à la retraite.
Il y a les agents employés par les entreprises publiques : EDF, la SNCF ou la RATP. Les différences sont ici encore plus flagrantes avec un âge moyen de départ à la retraite de 55 ans. Enfin, les parlementaires ont un régime de retraite encore plus avantageux que le régime général. Après un seul mandat de 5 ans, un député peut toucher une retraite de 1.200 euros.