De plus en plus d'amoureux des arbres investissent leurs deniers personnels dans des parcelles de forêt pour les sauver de l'exploitation intensive du bois. Des groupements de propriétaires se sont formés un peu partout en France. Leur objectif : exploiter de manière responsable et durable. C'est le cas de François, 50 ans, bûcheron et gérant d'un parc aventure en Saône-et-Loire. Il y a trois ans, il a investi 2.500 euros dans une parcelle de forêt. "Il me motive de stopper l'exploitation industrielle du vivant, et en particulier de la forêt", insiste-t-il au micro d'Europe 1.
À ses côtés, environ 70 autres coinvestisseurs. Tous habitent la région et défendent une exploitation responsable de la forêt, ce qui n'empêche pas le groupement de vendre du bois. "Pour de la charpente, pour du chauffage", détaille François. "Au maximum, on va prélever 20% du bois présent sur pied", assure-t-il.
Préserver la biodiversité
À quelques kilomètres de Lyon, Florent a créé le groupement forestier Cerf vert, sur le même modèle. "En France, il y a deux modes de sylviculture", détaille-t-il. "Les propriétaires forestiers particuliers qui n'ont aucune idée qu'ils ont des forêts et qui ne les gèrent pas, et des grosses entreprises qui surexploitent la forêt", poursuit-il. "Nous, on veut se mettre entre les deux et exploiter tout en préservant la biodiversité."
Face à la flambée des prix et aux tensions sur le marché du bois, ces groupements de petits propriétaires se heurtent de plus en plus aux grands acteurs du secteur, qui rachètent des parcelles de forêt à prix d'or.