Le Premier ministre réunit une "Conférence du dialogue social", vendredi matin à Matignon, au côté d'une partie de son gouvernement. Le but : s'accorder avec le patronat et les syndicats sur la méthode de travail et le calendrier de traitement des grands dossiers sociaux d'ici à la fin du quinquennat.
Discours de politique générale, accélération sur le masque dans les lieux publics... La semaine ne fut pas de tout repos pour le nouveau Premier ministre Jean Castex. Elle se termine par un rendez-vous crucial, vendredi à 9 heures : à Matignon, le chef du gouvernement réunit une "Conférence du dialogue social". Accompagné par cinq ministres (Barbara Pompili, Bruno Le Maire, Elisabeth Borne, Olivier Véran et Brigitte Bourguignon), il a pour but de s’accorder avec le patronat et les syndicats sur la manière d'aborder les grands dossiers sociaux à traiter d’ici à la fin du quinquennat.
Jean Castex devra abattre une partie de ses cartes
Pourquoi une "Conférence du dialogue social" ? Le terme rappelle presque les "Grandes conférences sociales" de François Hollande. En moins pompeux : elle aura donc lieu à Matignon, pas au Palais d’Iéna, et ne durera qu'une demi-journée. Mais la volonté est la même : s’accorder avec les partenaires sociaux sur les priorités de travail, définir une méthode et arrêter un calendrier. Ce qui veut dire, mine de rien, que le chef du gouvernement va devoir dès vendredi abattre une partie de ses cartes.
Sur les retraites, par exemple, on a compris que la remise en chantier du système universel par points n’est pas pour tout de suite, probablement plutôt pour l'année prochaine. Mais Jean Castex va-t-il lancer dès cet automne l’autre chantier, celui du rétablissement de l’équilibre financier des retraites, mis à mal par la crise du Covid-19 ? La patronat y est favorable, les syndicats pas trop, voire pas du tout. Laurent Berger, par exemple, rejette la précipitation sur ce sujet, considérant que la situation n’est pas encore claire.
Quid de la réforme de l'assurance-chômage ?
La priorité, ont dit tous les partenaires sociaux la semaine dernière, c’est l’emploi. Sur ce sujet, au-delà des précisions attendues sur l’exonération pour l’embauche des jeunes, le chef du gouvernement va devoir dire dès vendredi ce qu’il compte faire de la réforme de l’assurance-chômage. Le deuxième volet de cette réforme, qui devait entrer en vigueur en avril et qui a été repoussé à septembre, s’appliquera-t-il bien à partir de la rentrée ? Et sous quelle forme, sachant qu’il est rejeté par tous les syndicats qui dénoncent la dureté des mesures qu’il prévoit à l’encontre des travailleurs précaires ?
Sur les autres sujets (la prise en charge de la dépendance, la transformation de l’appareil productif, la transition écologique...), l’agenda qui sera arrêté vendredi permettra de mesurer la détermination du gouvernement à mener à bien les engagements pris par le Premier ministre mercredi, devant les députés.