EDF a toujours l'intention de prendre une décision finale d'investissement "dans un avenir proche" sur le projet de construction de deux réacteurs EPR à Hinkley Point, en Angleterre, a déclaré lundi le PDG de l'électricien, Jean-Bernard Lévy. "Avec le soutien de son actionnaire l'Etat, EDF confirme étudier l'investissement dans les deux réacteurs d'Hinkley Point dans les meilleures conditions financières pour le groupe, avec l'objectif de prononcer la décision finale d'investissement dans un avenir proche", a indiqué Jean-Bernard Lévy dans une déclaration écrite diffusée après l'annonce de la démission du directeur financier Thomas Piquemal.
Un projet à 23 milliards d'euros trop risqué ? Une source dans l'entourage d'EDF avait indiqué dimanche à l'AFP que la démission de Thomas Piquemal résultait d'un désaccord sur Hinkley Point, un projet gigantesque de 18 milliards de livres (23,2 milliards d'euros) susceptible, selon lui, de compromettre la situation financière du groupe détenu à 84,5% par l'Etat français. Les syndicats d'EDF ont également manifesté leurs craintes à l'égard de l'impact de ce projet, mené en partenariat avec le chinois CGN, et ont demandé son report.
Une décision attendue octobre. "EDF s'appuie sur des résultats opérationnels très solides, sur les actions de transformation et les plans d'économies lancés depuis 2015, et sur des investissements concentrés sur la transition énergétique, et sur le redressement indispensable de la filière nucléaire", a voulu rassurer Jean-Bernard Lévy. La décision finale d'investissement sur Hinkley Point se fait attendre depuis la signature en octobre 2015 d'un accord commercial avec CGN, qui doit supporter un tiers du financement des deux réacteurs. A la mi-février, Jean-Bernard Lévy avait déjà indiqué qu'elle était "très proche". Thomas Piquemal est remplacé avec effet immédiat par Xavier Girre, jusqu'ici directeur financier pour la France de l'électricien.