Réforme de l'assurance-chômage : place au serrage de vis

Les conditions d'indemnisation des chômeurs se durciront à partir de vendredi. © PHILIPPE HUGUEN / AFP
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Olivier Samain

La première étape de la réforme de l'assurance-chômage entre en vigueur cette semaine. Avec au menu un durcissement de l'accès à l'indemnisation.

Décidée à la veille de l'été, la réforme de l'assurance-chômage entre en vigueur, pour sa première partie, ce vendredi 1er novembre. Si le texte comporte de nouveaux droits pour les salariés démissionnaires et pour certains travailleurs indépendants, plusieurs mesures vont durcir l'accès à l'indemnisation des salariés qui perdent leur emploi. 

9% des chômeurs perdront tout droit à l'indemnisation

D'abord, la durée requise pour pouvoir être indemnisé par Pôle Emploi : il faudra avoir travaillé 6 mois dans les 24 mois qui précèdent l'entrée au chômage au lieu de, comme c'était en vigueur jusqu'ici, 4 mois dans les 28 derniers mois (ce qui, évidemment, était plus favorable). L'Unédic a calculé qu'avec ce resserrement, 9% des chômeurs perdront tout droit à indemnisation. Les autres mettront plus de temps avant de la toucher.

Deuxième tour de vis : des règles plus strictes pour recharger ses droits quand on reprend un travail avant la fin de sa période d'indemnisation. Et puis, même si cela ne concerne que les salaires supérieurs à 4.500 euros brut par mois, une dégressivité des allocations sera instaurée. Après six mois au taux plein, le chômeur subira un abattement de 30%.

"Le réveil sera très difficile"

"Ce sont des mesures assez techniques, mais pour les personnes concernées, le réveil sera très difficile", résume Jean-Paul Domergue, qui connaît toutes les subtilités de l'indemnisation des chômeurs. Et pour cause, il est bénévole à Solidarités nouvelles face au chômage. Et il prévient : le réveil sera encore plus difficile le 1er avril prochain, quand s'appliquera la deuxième étape de la réforme. Là, c'est le mode de calcul des allocations chômage qui sera revu à la baisse, et qui pénalisera fortement les chômeurs qui alternent périodes de travail et de non-travail.