"Le regroupement des différents régimes de retraite dans un système universel doit s'appliquer à partir de 2025", estime-t-il dans une interview parue dimanche dans "Ouest-France".
Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, assure qu'il ne "serait pas difficile d'enclencher une mobilisation" sur la réforme des retraites, prévenant que son organisation refusera toute discussion avec l'exécutif s'il envisage d'augmenter la durée de cotisation "dès 2020". "Le regroupement des différents régimes de retraite dans un système universel doit s'appliquer à partir de 2025", estime Laurent Berger dans une interview parue dans Dimanche Ouest-France.
"Il n'y a aucune raison de travailler davantage"
Le haut-commissaire à la réforme des retraites, Jean-Paul Delevoye, présentera le 18 juillet son rapport sur les retraites, qui doit servir de base au projet de loi. Mais l'exécutif hésite encore sur les arbitrages les plus sensibles et n'exclut pas des mesures d'économie dès 2020. "S'il s'agit de rendre le fonctionnement plus juste et plus lisible, la CFDT participera à la concertation. Mais si l'annonce est doublée d'une mesure applicable dès 2020, par exemple l'augmentation de la durée de cotisation, la discussion sera terminée pour la CFDT", prévient Laurent Berger.
"Aujourd'hui, on va vers l'équilibre du système. Il n'y a aucune raison de travailler davantage", argumente le dirigeant. Mais "si le gouvernement le décidait, ce serait pour faire payer aux travailleurs autre chose que les retraites: renflouer les caisses de l'État ou financer les baisses d'impôts. Ce serait injuste".
Une réforme de l'assurance chômage jugée "injuste"
"Il ne serait pas difficile d'enclencher une mobilisation sur ce sujet", prévient encore Laurent Berger, "néanmoins, en démocratie, on ne peut pas mesurer la pertinence d'une politique à l'ampleur de la contestation".
Il donne l'exemple de la réforme "injuste" de l'assurance chômage, avec laquelle 1,2 million de chômeurs pourraient voir leurs allocations réduites, selon des analyses de l'Unédic. "Pourtant, elle ne semble pas agiter les foules. Parce qu'il y a un vieux fond dans notre pays qui consiste à penser : 'quand on est au chômage, c'est qu'on l'a un peu cherché'. Ce qui est une vision très dangereuse".