La SNCF a mis du temps mais à partir de jeudi, elle va appliquer les nouvelles règles européennes en matière d'indemnisation des passagers. Jusqu'à maintenant, en cas de retard, la compagnie ne remboursait rien si elle n'était pas directement responsable. A partir du 1er décembre, la SNCF devra effectuer un remboursement dès que le retard dépassera 30 minutes, quel qu'en soit le motif (arbre sur les rail, une inondation, un homme sur les voies...).
Une règle qui s'appliquera uniquement aux Intercités et aux TGV. 25% du prix du billet sera remboursé pour un retard de plus de 30 min à 2h, 50% du billet entre 2h et 3h et 75% du billet pour un retard de plus de trois heures. Les démarches pourront aussi êtres effectuées sur internet. Julien de Labaca, journaliste pour Mobilettre, est revenu sur ces nouvelles normes au micro d'Europe 1.
"Une réponse pour les usagers". Le texte européen, qui est à la base de ces modifications, est entré en vigueur en 2009. Mais la SNCF a attendu cinq ans avant de l'appliquer. Le journaliste voit néanmoins la mesure comme une avancée : "Je pense que c'est une démarche de la SNCF qui vise à aller au-delà de ces règles (la réglementation européenne prévoit une compensation au-delà d'une heure de retard et non pas 30 minutes) et qui est une réponse pour les usagers. Les TGV, c'est quand même 3.000 retards par mois sur 30.000 trains qui voyagent, avec une moyenne de 30 à 35 minutes de retard. Donc c'est un réel effort de la SNCF pour dédommager les gens."
Le risque de payer les billets plus chers ? La facture devrait être conséquente pour la compagnie française, pour ne pas dire colossale. "Cela peut être des millions voire, des dizaines de millions d'euros chaque mois", acquiesce Julien de Labaca. Il faut alors envisager l'hypothèse d'une augmentation du prix des billets pour compenser cette perte. "C'est difficile de pouvoir s'avancer là-dessus. Le modèle économique du TGV est très compliqué depuis quelques années. En tout cas, c'est un excellent outil de communication pour la SNCF d'annoncer cette évolution."
Une bonne communication qui n'empêche pas de masquer le fait que les TER qui subissent "18.000 retards et 3.000 annulations par mois ne sont pas concernés par ce remboursement." Reste un autre piste à exploiter pour la compagnie : étant donné que la moyenne des retards sur TGV excède de peu les trente minutes, "cela va pousser la SNCF a être d'autant plus performante pour essayer d'être sous ce seuil et ne pas avoir à rembourser".