C'est désormais acté. Jean-Dominique Senard, patron de Michelin, a été élu jeudi président de Renault et Thierry Bolloré nommé directeur général, en remplacement de Carlos Ghosn détenu au Japon, a annoncé le conseil d'administration du constructeur automobile. "Il est important aujourd'hui de retrouver une forme de sérénité après les événements particulièrement extraordinaires que nous venons de vivre" a dit Jean-Dominique Senard à la sortie du conseil, Thierry Bolloré se tenant à ses côtés. Le nom de Carlos Ghosn, qui avait démissionné mercredi soir, n'a pas été prononcé.
Le conseil "souhaite superviser activement le fonctionnement de l'Alliance". Le conseil d'administration, qui s'est réuni au siège social de Renault à Boulogne-Billancourt, au sud-ouest de Paris, a insisté pour sa part sur la priorité pour le nouveau président de piloter l'Alliance avec Nissan et Mitsubishi, mise à rude épreuve par la détention de Carlos Ghosn. Le conseil "souhaite superviser activement le fonctionnement de l'Alliance et décide de confier à son président la pleine responsabilité du pilotage de l'Alliance pour le compte de Renault, en liaison avec le directeur général", selon le conseil.
Senard, représentant principal. Jean-Dominique Senard "aura vocation à être le représentant principal de Renault dans les organes de direction de l'Alliance", a-t-il ajouté. Jean-Dominique Senard, qui jouit d'une image de patron social, a les faveurs du gouvernement français alors que l'Etat est premier actionnaire de Renault avec 15% du capital et quelque 22% des droits de vote. Parallèlement à ses nouvelles fonctions, il conservera la présidence de Michelin jusqu'en mai, au moment où il avait prévu de longue date de passer la main, a précisé de son côté le fabricant de pneumatiques.
Bruno Le Maire salue ces nominations. Le ministre de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire a salué ces nominations. "Une nouvelle page de l'histoire de Renault s'ouvre. Je souhaite plein de succès à Jean-Dominique Senard et Thierry Bolloré. L'alliance Renault-Nissan doit rester le numéro 1 mondial et continuer à faire la fierté de ses salariés", a-t-il écrit dans un tweet.
"L'alliance Renault-Nissan a besoin d'une gouvernance solide et stable pour relever les défis de la double révolution technologique de l'industrie automobile: celle des batteries et moteurs électriques mais aussi celle des véhicules autonomes", a-t-il ajouté, toujours sur son compte Twitter officiel. Bruno Le Maire a également affirmé à l'AFP que l'Etat sera "extrêmement vigilant" sur les indemnités de départ de Carlos Ghosn.