Carlos Ghosn, incarcéré au Japon pour avoir sous-estimé sa rémunération, reste PDG de Renault et aucune anomalie n'a pour l'instant été constatée sur ses revenus en France. Le conseil d'administration a déclaré que le constructeur français avait "conclu, de manière préliminaire, à la conformité des éléments de rémunération du président-directeur général de Renault et des conditions de leur approbation au regard des dispositions légales", faisant référence aux vérifications initiées après l'arrestation de Carlos Ghosn au Japon.
Les administrateurs ont indiqué avoir maintenu le dispositif de gouvernance du constructeur automobile mis en place à la fin du mois dernier. Ils avaient décidé le 20 novembre de maintenir Carlos Ghosn comme président-directeur général, disant ne pas être "en mesure de se prononcer" sur les charges pesant contre lui, et avaient provisoirement nommé Thierry Bolloré, directeur général du groupe, pour assurer l'intérim.
Inculpé au Japon pour dissimulation de revenus. Au Japon, Carlos Ghosn a pourtant été démis de ses fonctions de président des conseils d'administration de Nissan et Mitsubishi, dans le sillage du scandale sur ses malversations présumées. Interpellé le 19 novembre à Tokyo, le PDG de Renault et de l'Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi est toujours en prison depuis. Il a été inculpé lundi pour dissimulation de revenus sur cinq ans, tandis que sa garde à vue était prolongée sur de nouvelles accusations. Elle court désormais jusqu'au 20 décembre, date à laquelle elle pourra de nouveau être étendue de 10 jours.
Le dirigeant est accusé d'avoir omis de déclarer aux autorités boursières japonaises environ 5 milliards de yens (38 millions d'euros) de revenus sur cinq années, de 2010 à 2015. Il est soupçonné d'avoir fait de même entre 2015 et 2018 pour un montant de 4 milliards de yens (31,1 millions d'euros).