"On ne peut pas se désengager du site, de ses salariés aussi facilement, aussi rapidement, en s'en lavant les mains. C'est inacceptable". En marge d'un déplacement au Parlement européen à Strasbourg, le ministre de l'Economie a rappelé mardi à ses "responsabilités" le groupe Vallourec, qui a annoncé qu'il ne lui était "pas possible" d'apporter le soutien demandé par le candidat Altifort à la reprise de l'aciérie nordiste Ascoval.
Le tribunal se prononce mercredi. Le tribunal de grande instance de Strasbourg doit se prononcer mercredi sur l'avenir d'Ascoval, ex-aciérie de Saint-Saulve (Nord), près de Valenciennes, créée en 1975 par Vallourec et qui emploie 281 salariés. Vallourec a affirmé lundi que la demande de soutien d'Altifort, qu'il chiffre à 51 millions d'euros, serait "contraire à la préservation des intérêts du groupe".
La colère des syndicats et des élus. Les réactions de colère n'ont pas tardé, tant du côté d'Altifort que des syndicats et des élus. La secrétaire d'État Agnès Pannier-Runacher participait mardi matin à Valenciennes à une réunion "pour continuer les discussions sur la reprise de l'aciérie Ascoval" avec élus locaux, représentants du personnel d'Ascoval et dirigeants de Vallourec.
Deux candidats se sont manifestés. Vallourec, dont l'État est actionnaire, avait cédé 60% d'Ascoval au groupe Asco Industries, en conservant 40% avec des engagements de commandes. Mais Asco Industries a été placé en liquidation en février et depuis, l'aciérie attend un repreneur. Deux candidats se sont manifestés : le groupe iranien Boost qui a déposé une lettre d'intention et le groupe franco-belge spécialisé dans les matériaux spéciaux Altifort qui a fait "une offre ferme".
"Nous avons toujours privilégié la solution d'une reprise", mais "nous sommes un Etat responsable et un Etat responsable, c'est quelqu'un qui ne s'engage pas à la légère vis-à-vis des salariés", a expliqué mardi Bruno Le Maire.
"Si nous avons une solution dont le tribunal de grande instance estime qu'elle est durable, (...) il faudra la privilégier", sinon "il faudra trouver une autre solution avec une priorité absolue : la situation de chaque salarié", a-t-il ajouté.