C’est un vrai coup de massue pour les 281 salariés de l’usine Ascoval de Saint-Saulve, près de Valenciennes dans le Nord. L'industriel Altifort, qui voulait reprendre l’entreprise, a reconnu jeudi ne pas avoir les fonds nécessaires. "En l'espèce, Altifort a trompé tout le monde", s'est agacé un membre du cabinet de Bruno Le Maire auprès de l'AFP. Cette usine était pourtant devenue un symbole, Emmanuel Macron ayant lui-même salué le projet de reprise.
Un sentiment d'abandon. "C'est une trahison totale", déplore de son côté Salvatore Benedetti, secrétaire du CE d'Ascoval. "Altifort a joué avec 281 vies humaines, on s'est bagarré, on l'a suivi pour que son projet tienne la route et, 15 jours à trois semaines avant la reprise, il dit : 'je me retire'", rapporte auprès d'Europe 1 ce délégué du personnel. "On tombe des nues."
>> L'EDITO ECONOMIQUE - Ascoval : Pourquoi l'État a-t-il mis tant de temps à réaliser que le repreneur n'était pas fiable ?
"Nous mener en bateau comme on nous a mené en bateau, c'est incompréhensible", poursuit Salvatore Benedetti. "Les salariés sont là, en train de travailler, et ils doivent terminer la semaine pour faire entrer du cash dans la société. Ils sont dignes", tient-il à souligner.
>> De 5h à 7h, c’est “Debout les copains” avec Matthieu Noël sur Europe 1. Retrouvez le replay de l'émission ici
Course contre la montre. Pourtant, Bart Gruyaert, le patron d'Altifort, assure ne "pas jeter l'éponge", et espère encore réunir la somme nécessaire pour garantir la viabilité de son projet de reprise d'ici la date butoir du 27 février. Mais l'imminence de l'échéance ne laisse guère d'espoir aux salariés. "Qu'on m'explique comment on va récolter 25 millions en cinq jours. Moi, je n'y crois pas", conclut, la gorge nouée, Salvatore Benedetti.