Depuis vendredi dernier, les Fonderies du Poitou, dans la Vienne, ont un repreneur et près de 600 emplois sur les 732 menacés vont être sauvés. En ce jour de la Fête du travail, Alain Delaveau, délégué CGT des Fonderies, confie son soulagement au micro de Pierre de Vilno, mais rappelle que les syndicats restent vigilants.
Une reprise du travail plus sereine dès jeudi
Après quatre mois de conflit social, le groupe britannique Liberty House a annoncé qu'il reprenait l'ensemble du site spécialisé dans la production de pièces pour les véhicules diesel dès le 2 mai. Après le traditionnel congé du 1er-Mai, Alain Delaveau assure que "la reprise du travail jeudi va plus aller dans le bon sens que ces derniers mois" marqués par les inquiétudes de l'ensemble des salariés. "Avec le nombre de personnes qui sont parties [plus de 130], ça va être un peu compliqué d'atteindre la production voulue. Mais le professionnalisme des salariés qui sont dans cette enceinte va faire en sorte que cela fonctionne", assure le délégué syndical.
>> De 7h à 9h, c’est deux heures d’info avec Pierre de Vilno sur Europe 1. Retrouvez le replay ici
De petites victoires mais "on reste sur la défensive"
Après de nombreuses "nuits blanches parce qu'on sait que des collègues vont être mis à la porte", Alain Delaveau reconnaît d'une victoire en demi-teinte. "Pour la fonte, 75 postes étaient menacés. Finalement, 59 salariés étaient volontaires pour partir et 16 se sont retrouvés dans une procédure dite de 'licenciement sec'. Ceux-ci se sont vu proposer des reclassements à des postes qui correspondent à leurs compétences", se félicite-t-il.
Malgré la promesse du groupe Liberty House d'injecter quatre millions d'euros sur le site, Alain Delaveau reste prudent. "On est sur la défensive. On ne va pas donner un chèque en blanc à un groupe qui arrive avec des gros chiffres. On reste vigilants." Il rappelle également que lorsque la secrétaire d'État chargée de l'Industrie s'est rendue dans la fonderie, elle s'est engagée auprès des syndicats à revenir six mois ou un an plus tard pour "faire un bilan et voir si tous les engagements du groupe Liberty ont été tenus. Car les salariés, leur engagement, c'est de travailler et ils le tiennent", prévient le délégué CGT.