Reprise partielle de GM&S : décision en délibéré jeudi

Le tribunal de Poitiers rendra sa décision le 7 septembre. © GEORGES GOBET / AFP
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avec AFP , modifié à

L'équipementier automobile attend une décision du tribunal de commerce quant à une éventuelle reprise qui pourrait sauver 120 emplois sur 277.

Épilogue probable d'un dossier industriel qui aura aiguillonné les politiques pendant des mois, la justice rendra jeudi sa décision sur l'offre de reprise de l'équipementier automobile creusois GM&S, où 120 emplois sur 277 seraient préservés, un "mieux que rien" insuffisant pour des salariés résolus à des actions "fortes" dès mardi. Le tribunal "a mis sa décision en délibéré au 7 septembre", a annoncé lundi Me Jean-Louis Borie aux salariés et à la presse à l'issue d'une audience à huis clos au tribunal de commerce de Poitiers, énième acte judiciaire pour GM&S, placé en redressement judiciaire en décembre, liquidé en juin.

"Cette étape n'est pas l'épilogue". "On a assez peu de doutes sur ce qui va se passer jeudi", a ajouté Me Borie en référence à une validation de la reprise, assurant que cette étape "n'est pas l'épilogue". Pour lui, "seule l'action des salariés peut faire évoluer la situation", pour améliorer l'offre sur les emplois et l'accompagnement des licenciés, "même une fois la reprise homologuée".

Une "action nationale" prévue mardi matin. Dès mardi matin, les salariés ont prévu "une action nationale en région parisienne", selon une source syndicale, sans plus de précision. Au son de cornes de brume, une centaine de "tee-shirts bleus" de GM&S étaient venus depuis le site de "La Soute", dans la Creuse, à 115 km pour manifester à Poitiers. Comme lors des multiples audiences depuis le redressement judiciaire de l'équipementier creusois, depuis sa liquidation fin juin.

Les licenciés, "pas de futurs start-uppers". Le tribunal examinait l'offre du leader français de l'emboutissage GMD (Groupe Mécanique Découpage), la seule en lice. Une offre dont la dernière condition suspensive a été levée fin juillet par le PDG de GMD, Alain Martineau, venu alors à La Souterraine chercher "l'adhésion" des salariés. Face à Bercy qui considère s'être démené sur le dossier, les salariés jugent que les garanties de commandes (22 millions d'euros annuels sur cinq ans) arrachées à PSA et Renault, ne sont pas gage de pérennité du site. Tout juste un "quinquennat promis en chiffre d'affaires", pour acheter la "paix sociale" et permettre à "Emmanuel Macron de souffler".

L'État, insiste la CGT, "ne mesure pas l'échelle du cataclysme" de 157 emplois perdus dans un désert industriel (la Creuse) dont GM&S était jusque là le deuxième employeur privé. "Il faut être honnête, l'essentiel de ces ouvriers ne deviendront pas des start-uppers, il faut que les plus âgés et les moins reclassables aient de quoi se retourner", admettait une source non syndicale proche du dossier. Le repreneur potentiel, Alain Martineau, a quitté le tribunal sans faire de déclarations.