La restauration manque de bras. Le problème est loin d'être nouveau mais s'est accentué après la crise du coronavirus et cafetiers et restaurateurs peinent à recruter. Eux qui demandaient de nouvelles mesures de soutien au gouvernement ont favorablement accueilli la nouvelle initiative annoncée par Emmanuel Macron lundi, alors que le président était en visite au Salon international de la restauration, de l'hôtellerie et de l'alimentation (Sirha) à Lyon. Les pourboires payés par carte bancaire dans les cafés et restaurants seront défiscalisés.
Cette nouvelle mesure doit entrer en vigueur dans les prochains mois et doit permettre de motiver les personnels qui se sont éloignés de la restauration avec la crise à revenir en cuisine et en salle. Car la situation est vraiment très compliquée. "Pour être très concret, sur 75 personnes, il m'en manque 22", souffle le chef lyonnais Christian Têtedoie. "Cela fait partie des mesures qu'on attendait. Cette crise nous a énormément impactés donc nous avons besoin de revaloriser les salaires de nos collaborateurs."
Des pourboires "sans charge" et simplifiés
Ces pourboires seront "sans charge" pour les employeurs et "sans impôt pour les salariés qui les perçoivent", a confirmé Emmanuel Macron lors de sa visite, marquée notamment par un lancer d'œuf en direction du président. "Ce n'est que du positif." Surtout, ils pourront être plus simplement intégrés en cas de paiement par carte bancaire ou via une application, ce qui là encore réjouit les professionnels de la restauration. "Malheureusement, les pourboires diminuaient car les gens ne payaient que par carte ou via des applications", note-t-il. "Donc c'est une bonne nouvelle, cela va augmenter automatiquement le pouvoir d'achat."
Les détracteurs de la mesure, eux, soulignent que si le pouvoir d'achat augmente, il ne faut surtout pas confondre une telle mesure avec une hausse de salaire. Exonérés de cotisations, les pourboires ne comptent donc ni pour la Sécurité sociale ni pour les droits à la retraite. De leur côté, les restaurateurs aimeraient aussi que le président et le gouvernement aillent encore plus loin en matière de baisse de cotisations, pour là encore faire face à la pénurie de main d'œuvre.