Emmanuel Macron a déclaré qu'il serait d'une "inflexibilité totale" vis-à-vis du géant finlandais Nokia pour qu'il respecte ses "engagements" et ne supprime pas près de 600 emplois en France. Le président de la République a estimé, après avoir reçu le Premier ministre finlandais Juha Sipila, que Nokia devait respecter "les engagements clairs" pris lors du rachat du franco-américain Alcatel-Lucent en 2015, qui prévoyait une hausse des effectifs.
Respect de la parole donnée. "Ce qui a été annoncé par Nokia il y a peu n'est pas conforme aux engagements que Nokia a pris à l'époque avec le gouvernement de la France", a déclaré Emmanuel Macron à la presse. "J'ai donc dit au Premier ministre ma préoccupation sue ce sujet et mon inflexibilité totale", a-t-il ajouté. "Je suis un pro-européen, je crois aux champions européens (...) Mais je crois à la parole donnée (...) et Nokia n'a pas donné le signal qu'il tenait sa parole, ce qui est grave."
Le chef de l'État a rappelé que, en 2015, alors qu'il était ministre de l'Économie, Nokia avait "été accompagné par le gouvernement français pour procéder à une opération de consolidation européenne dans le domaine des télécommunications et ainsi acquérir Alcatel Lucent avec des engagements clairs à la clef". L'équipementier a annoncé mardi la suspension de son plan de suppression de près de 600 emplois en France jusqu'à la tenue d'une réunion de suivi le 2 octobre avec le gouvernement et les syndicats.
Une seule option pour Macron. "Je souhaite que les prochaines semaines soient mises à profit pour qu'entre le gouvernement et Nokia toutes les dispositions soient prises pour que la position soit clarifiée (...) et que les décisions qui seront confirmées par Nokia soient conformes aux engagements pris (...) C'est à mes yeux la seule option", a déclaré Emmanuel Macron. Pour sa part, Juha Sipila a précisé que Nokia étant une entreprise privée, le dossier ne concernait pas les autorités finlandaises. Il s'est néanmoins déclaré "confiant" car "Nokia est une entreprise sérieuse".