Retraite: les pensions complémentaires du privé revalorisées de 1,6% en novembre

Retraite: les pensions complémentaires du privé revalorisées de 1,6% en novembre © Antoine Boureau / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
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avec AFP // Crédit photo : Antoine Boureau / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

A partir du 1er novembre, les pensions complémentaires des anciens salariés du secteur privé seront revalorisées de 1,6%. Une augmentation qui équivaut à 13 euros par mois en moyenne pour une pension de 800 euros et qui sera versée par l'Agirc-Arrco, le régime de retraite complémentaire des employés de l'agriculture, du commerce, de l'industrie et des services.

Les pensions complémentaires des ex-salariés du privé seront revalorisées de 1,6% à compter du 1er novembre, soit 0,2 point en dessous de l'inflation prévue par l'Insee pour 2024 (1,8%), a annoncé mardi le régime qui les verse, l'Agirc-Arrco. Cette revalorisation équivaut à une hausse de 13 euros par mois en moyenne, pour une pension complémentaire de 800 euros, a précisé à l'AFP une source proche du conseil d'administration de ce régime, géré paritairement par le patronat et les syndicats.

Une part complémentaire qui représente 20% à 60% de la pension totale

La part complémentaire de la retraite des salariés du privé représente entre 20% et 60% de la pension totale, en fonction des personnes. Cette revalorisation de 1,6% coûtera 1,6 milliard d'euros en année pleine à l'Agirc-Arrco, soit 24 milliards d'euros sur 15 ans, a précisé l'Agirc-Arrco dans un communiqué.

Les représentants du personnel et des employeurs se réunissent chaque année pour déterminer ce taux d'évolution, qui doit tenir compte des prévisions d'inflation et de la conjoncture économique. Ils "évaluent, sur les quinze prochaines années, la soutenabilité de l'évolution du montant des retraites sur l'équilibre financier et le niveau de ses réserves", détaille l'Agirc-Arrco. Ils "s'assurent" que l'Agirc-Arrco ait en réserve, "à tout moment, au moins six mois de versements des pensions", conformément à sa "règle d'or". Les réserves de l'Agirc-Arrco atteignent aujourd'hui environ 80 milliards d'euros.

 

En vertu d'un accord paritaire signé l'an dernier pour la période 2024-2026, le conseil d'administration est supposé sous-indexer la revalorisation, en retranchant à l'inflation 0,4 point. Mais il a une certaine latitude : en fonction de la santé du régime, il peut élever ce taux jusqu'à hauteur de l'inflation. L'état très dégradé des finances publiques a cette année compliqué les discussions: l'Agirc-Arrco étant intégré dans le calcul global des comptes publics, le patronat souhaitait respecter "une forme de modération" et limiter la revalorisation à 1,5%, a indiqué à l'AFP une source proche du dossier.

Les syndicats souhaitaient se rapprocher de l'inflation

Mais les syndicats, arguant de la bonne santé financière du régime, souhaitaient se rapprocher de l'inflation, notamment pour compenser le gel prévu par le gouvernement pour les pensions de base. "Dans un contexte budgétaire extrêmement contraint, le Medef regrette que sa position responsable n'ait pas été prise en compte", a réagi l'organisation patronale auprès de l'AFP. "Afin d'assurer l'équilibre la gestion de l'Agirc-Arrco doit veiller à sécuriser le régime à long terme." Ce "compromis" conforte "l'Agirc-Arrco comme étant un régime financièrement solide et donc pérenne pour les retraités et futurs retraités", estime de son côté la CFDT.

Pour faire 3,6 milliards d'économie, le gouvernement a décidé de décaler au 1er juillet 2025 la revalorisation des pensions du régime général, prévue au 1er janvier. En 2023, l'Agirc-Arrco avait versé 92,4 milliards d'euros à ses 14 millions de pensionnés, soit 5,9 milliards de plus qu'en 2022. Les pensions avaient pu être revalorisées de 4,9%, grâce à la situation financière solide du régime et aux nouvelles recettes apportées par la réforme des retraites.