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Barthélémy Philippe / Crédits photo : SEBASTIEN LAPEYRERE / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP , modifié à
Pour faire des économies, l’indexation des retraites sur l’inflation devrait être reportée du 1ᵉʳ janvier au 1ᵉʳ juillet. Une mesure qui s'explique par le niveau de vie des retraités, longtemps supérieur à celui des actifs. Est-ce toujours le cas ?

C’est l’une des mesures les plus explosives du projet de budget 2025. En prévoyant de retarder d’un semestre l’indexation des retraites sur l’inflation, du 1ᵉʳ janvier au 1ᵉʳ juillet, le gouvernement de Michel Barnier prend le risque d’attiser la colère des retraités pour économiser près de quatre milliards d’euros.

Ces derniers peuvent se sentir floués, d’autant qu’avec la revalorisation anticipée de novembre (au lieu de janvier) de 2% du SMIC (qui ne coûte rien à l’État) le Premier ministre a pu donner l’impression d’avantager les actifs par rapport à leurs aînés. Logique, puisque dans notre pays, les retraités ont très longtemps eu un niveau de vie supérieur aux actifs. Sauf que la tendance est en train de s’inverser.

Un niveau de vie en baisse

Contrairement aux actifs, la majorité des retraités sont propriétaires avec un emprunt intégralement remboursé. Pour autant, leur niveau de vie moyen est désormais plus faible que celui des actifs, selon le dernier rapport du COR, le Conseil d’orientation des retraites.

Et cette tendance va perdurer, explique Emmanuel Grimaud, président de Maximis retraite : "Le niveau de vie des retraités par rapport à celui du reste de la population ne va pas continuer à être supérieur tel qu’il a été pendant les 10-15 dernières années, ce qui ne veut pas dire que leur niveau de vie va baisser".

Privilégié par rapport aux voisins européens

En effet, dans les 50 prochaines années, le COR estime que la pension moyenne va augmenter deux fois moins vite que le revenu d’activité. De quoi rapprocher la France de ses voisins européens explique Bruno Chrétien président de l’institut de la protection sociale : "Depuis de nombreuses années, les retraités français ont un niveau de vie qui est nettement supérieur à ceux de leurs voisins européens 98% du niveau de vie de l’ensemble de la population. En Europe, par exemple, dans des pays comme la Belgique, on est plus près de 78-79%".

Malgré tout, à moyen terme, les retraités français devraient rester privilégiés par rapport à leurs voisins.