Le trafic aérien est quasiment à l'arrêt depuis le début du confinement pour cause de coronavirus. La compagnie Air France-KLM n'assure plus que quelques vols commerciaux (5% du trafic habituel), notamment pour le rapatriement de Français depuis l'étranger et puis des vols cargo pour transporter du matériel médical. Environ 180 machines sur 224 sont arrêtées. Les pistes d’atterrissage sont devenues des parkings. En attendant, même si la reprise d'une activité normale est encore lointaine, l'avionneur français prépare ses avions. Des opérations de maintenance inédites sont mises en place.
Protéger les avions de la corrosion, des insectes
Plus de 120 appareils sont immobilisés à l'aéroport Roissy Charles de Gaulle, le reste est réparti entre Orly et Toulouse, explique Géry Mortreux, directeur-général adjoint d'Air France-KLM, en charge de la maintenance. Sa mission principale : protéger des avions qui ne restent jamais immobilisés aussi longtemps.
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"Protéger l'avion de différents phénomènes, de la corrosion, de l'apparition de bactérie dans le carburant. Protéger par exemple les systèmes de sondes qui sont utilisés par les pilotes en appliquant dessus des protections pour éviter que des insectes viennent faire leur nid et viennent, lorsque l'on reprendra les opérations, perturber les informations pour les pilotes".
150 heures de maintenance pour chaque appareil
Autre opérations indispensables : faire bouger l'avion, démarrer le moteur, mais aussi faire en sorte que les roues restent opérationnelles. "On doit faire tourner les roues, alors soit on déplace l'avion mais ce n'est pas toujours possible en position de parking soit on utilise un cric, comme pour une voiture, pour soulever le train d'atterrissage et pouvoir éviter que cette carcasse de la roue ne puisse s'endommager", ajoute Géry Mortreux.
Les avions resteront au sol entre un et trois mois. Pour chaque appareil, il faut compter 150 heures de maintenance. Environ 1.000 salariés d'Air France se relaient pour remplir cette mission, soit huit fois moins de personnel qu'en temps normal.