Dans une interview à paraître lundi dans le quotidien économique allemand Handelsblatt, Michel Sapin a rejeté les critiques de l'équipe du président Trump accusant l'Allemagne d'exploiter ses partenaires commerciaux via un taux de change de l'euro "grossièrement" sous-évalué. Et, en passant, il a appelé l'Allemagne a dépensé plus, afin de relancer la croissance en Europe.
Des dépenses allemandes serviraient aussi les intérêts "de la zone euro". L'Allemagne "pourrait être plus ambitieuse" en matière d'investissement, estime le ministre. "Nous pensons que cela serait dans l'intérêt à la fois des Allemands et de la zone euro", a ajouté Michel Sapin.
Berlin est régulièrement invité notamment par la Commission européenne ou le FMI, à profiter de ses excédents commerciaux et budgétaires pour soutenir sa demande intérieure, ce dont les partenaires commerciaux de l'Allemagne pourraient à leur tour profiter sous forme d'exportations vers ce pays.
L'Allemagne de Schäuble veut réduire sa dette avant tout. Mais le gouvernement allemand rechigne à délier les cordons de la bourse. Le ministre conservateur des Finances Wolfgang Schäuble veut donner la priorité à la réduction de la dette même s'il a promis quelques baisses d'impôts pour les années à venir, si Angela Merkel est reconduite à la chancellerie lors des élections de septembre.
Les sociaux-démocrates, qui rêvent de faire chuter Angela Merkel aux prochaines élections, veulent eux nettement doper les investissements d'infrastructure. Le débat a pris encore plus d'acuité depuis que l'Allemagne a annoncé un nouvel excédent commercial record en 2016 de 252,9 milliards d'euros. Or, les excédents allemands constituent les déficits de ses principaux partenaires, Etats-Unis et France en tête.