Les députés ont adopté en première lecture mardi le projet de loi de financement de la sécurité sociale 2016 avec 286 voix pour et 245 contre. Ce projet prévoit cette année de ramener “le trou de la Sécu” sous le seuil des 10 milliards d’euros. Tour d’horizon des mesures phares du projet.
Une assurance maladie facilitée. C’est l’un des points majeurs du projet : mettre en place une “protection universelle maladie” (PUMA) dès 2016 pour simplifier les démarches en cas de déménagement ou de divorce notamment. Pour trouver des économies, l’État souhaite également lutter contre les prescriptions impertinentes ou les actes redondants. Enfin, les dépenses hospitalières seront scrutées de près avec une volonté d’écourter les durées d’hospitalisation.
Contraception, obésité et cancer du sein. Dans le domaine de la santé, la prévention semble être de nouveau le mot clé cette année. Ainsi, l’accès des mineures à la contraception sera facilité en rendant gratuites et confidentielles les consultations en vue d’une prescription contraceptive.
L’obésité précoce sera mieux prise en charge pour les enfants de 3 à 8 ans avec des rendez-vous diététiques et psychologiques, accompagnés d’un bilan d’activité physique, pour les jeunes repérés par leurs médecins.
Enfin, les examens de dépistage et de surveillance du cancer du sein seront intégralement pris en charge.
Soutien aux parents isolés. Le dispositif de garantie contre les pensions impayées sera généralisé dès le printemps 2016. Ici, c’est la pauvreté des parents isolés que le gouvernement veut combattre, en créant un complément d’allocation en cas de non versement de la pension par un des parents. 100.000 familles seraient concernées.
Prestations sociales revalorisées. Contrairement aux années précédentes, les prestations sociales seront indexées sur l’inflation des douze derniers mois contre les prévisions d’inflation auparavant. Toutes les presations augmenteront dès le 1er avril 2016, sauf les retraites qui seront indexées le 1er octobre de la même année.
Majorité attendue. Côté politique, si les frondeurs et certains écologistes ont annoncé vouloir s’abstenir, les socialistes et les radicaux de gauche, devraient de fait donner, à une nette majorité, leur feu vert en première lecture, avec deux ou trois abstentions chez les radicaux, selon un député du groupe.
En cette année des 70 ans de la Sécu, le projet, qui doit permettre de réaliser près de la moitié des 16 milliards d'euros économies programmées pour l'an prochain, a été défendu comme "un texte de redressement, de protection et de justice" par la ministre de la Santé Marisol Touraine.