Emmanuel Macron a annoncé mardi le renforcement du bonus écologique pour l'achat de véhicules propres. Mais le patron de Toyota France, Franck Marotte, estime sur Europe 1 que ces aides vont surtout concerner "une clientèle élitiste", "alors que ce n’est pas celle qui en a le plus besoin".
Pour relancer un secteur automobile en crise, Emmanuel Macron a présenté mardi un plan de plus de 8 milliards d'euros. Parmi les mesures annoncées : le renforcement du bonus écologique pour l'achat de véhicules propres, comme les voitures électriques. Mais le patron de Toyota France, Franck Marotte, a estimé sur Europe 1 que ces aides concerneront principalement une "clientèle élitiste".
"A ce stade, cela concerne une clientèle élitiste qui va bénéficier d’une prime alors que ce n’est pas celle qui en a le plus besoin. On aurait aimé que les classes moyennes soient autorisées à participer à la transition écologique", a réagi Franck Marotte, mardi soir. Le bonus écologique s'élèvera jusqu'à 7.000 euros pour l'achat de véhicules électriques par les particuliers et à 5.000 euros pour entreprises, et un bonus de 2.000 euros sera créé pour les hybrides rechargeables.
Des primes qui ne toucheront "qu'une petite partie du marché"
Ce plan prévoit également un renforcement du dispositif de prime à la conversion qui bénéficie aux ménages modestes pour l'achat d'un véhicule neuf contre la mise à la casse d'un vieux véhicule. Selon le chef de l'Etat, les "trois quarts des Français seront éligibles". Mais le patron de Toyota France déplore que ces aides ne toucheront "qu’une petite partie du marché et de la clientèle. Les véhicules électriques et hybrides rechargeables ne représentent que 7 à 8% du marché français".
"Ce qu’on aurait aimé, c’est faire porter les primes sur des véhicules meilleurs marchés et donc renforcer la reprise du secteur. On voulait donc que l’hybride auto-rechargeable soit également concernée par la prime. C’est dommage", a ajouté Franck Marotte.
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"Un plan ambitieux, mais jamais suffisamment ambitieux de notre point de vue"
Le patron de Toyota France a également expliqué que les constructeurs auront toujours besoin des Etats dans les années à venir pour les accompagner vers l'électrification. "A ce stade, les coûts ne sont pas assez réduits pour que l’électrique soit commercialisé massivement sans aide de l’État. Il faudra que la compétitivité soit trouvé de manière à réduire cette dépendance, pour que les batteries électrique et hydrogène soient commercialisables", a-t-il constaté.
Pour autant, Franck Marotte se montre satisfait du message envoyé par le gouvernement. "Il était important d’entendre que les pouvoirs publics ont pris conscience de l’impact de la crise sur notre secteur. C’est un plan ambitieux, mais jamais suffisamment ambitieux et complet de notre point de vue. Il a le mérite d’accompagner et renforcer la transition écologique, d’être orienté vers les clients et de mettre en place un système de primes", a jugé le patron de Toyota France.