Semaine Bleue : avec 18 millions de Français de plus de 60 ans, le poids démographique pèse lourd sur l'économie

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Barthélémy Philippe // Crédit photo : GERARD JULIEN / AFP

De lundi et jusqu’à dimanche, la Semaine Bleue commence dans toute la France. Cet évènement est consacré aux retraités et aux personnes âgées où l'édition 2024 a pour thème le sport, hommage aux Jeux olympiques de Paris. Mais c'est aussi l'occasion d’évoquer la part croissante des seniors dans l'Hexagone.

À partir de lundi et jusqu’à dimanche, c’est la Semaine Bleue dans toute la France. Une semaine consacrée aux retraités et aux personnes âgées. L’édition 2024 est placée sous le signe du sport, en hommage aux Jeux olympiques. Avec des évènements dans tout le pays : des marches, des actions de solidarité, et même un concours littéraire.

 

Cette Semaine Bleue, c’est aussi l’occasion d’évoquer la part croissante des seniors en France. La natalité baisse inéluctablement , l’espérance de vie s’allonge et le pays vieillit. Depuis 10 ans, la part des 60 ans et plus a dépassé celle des moins de 20 ans. Près de 30% des Français ont déjà soufflé leur 60ᵉ bougie.

"Les pays les plus vieillissants sont aussi les pays les plus endettés"

Le vieillissement menace d’abord le système de retraites par répartition dans lequel les cotisations des actifs financent les pensions des retraités . Aujourd’hui, ces pensions représentent presque 15% du produit intérieur brut.  Et la diminution spectaculaire du nombre d’actifs par retraité pèse très lourd sur les comptes publics, comme l’explique l’économiste Maxime Sbaihi, auteur du Grand vieillissement. "Les pays les plus vieillissants sont aussi les pays les plus endettés. Sur la France par exemple, on s’aperçoit que la grande majorité de l’emballement des dépenses publiques sur les vingt dernières années sont principalement liés aux retraites et la santé qui sont les deux dépenses qui augmentent le plus dans une société vieillissante", détaille-t-il.

Le vieillissement de la population a aussi un impact très négatif sur la croissance économique, qui n’a plus dépassé les 3% depuis l’an 2000. "Vous avez un déséquilibre démographique, qui fait que vous mettez une pression toujours plus forte sur les actifs, que vous avez un facteur travail qui se raréfie. Et que si ça n’est pas compensé par une hausse de la productivité ou de l’immigration, vous avez tout simplement moins de main d’œuvre pour faire tourner l’économie. Sur le marché du travail, on ressent des tensions, le chômage est relativement bas, mais vous avez des pénuries de main d’œuvre qui se manifestent dans l’économie et qui en fait bride son potentiel. La croissance a tendance à baisser faute de productivité et de main d’œuvre suffisante pour faire tourner l'économie et pour financer un système social mis sous tension", développe Maxime Sbaihi.

Enfin, l'autre grand défi qui nous attend, c'est le financement de la dépendance. La France comptera bientôt 4 millions d'habitants en perte d'autonomie, qu'il faudra prendre en charge.