Le patron d'Alstom, Henri Poupart-Lafarge, s'est dit "persuadé" jeudi que le futur nouvel ensemble fusionné Siemens-Alstom sera créateur d'emplois et a déploré un "patriotisme mal placé" dans certaines critiques à l'encontre de cette opération industrielle franco-allemande.
Un groupe plus solide. "Nous sommes absolument persuadés que ce nouveau groupe plus solide permettra in fine des créations d'emplois", a déclaré sur Radio Classique le PDG d'Alstom, qui prendra la tête du nouveau groupe ferroviaire après la fusion avec Siemens, mettant en avant un marché de la mobilité "en forte croissance". Le Français Alstom et l'Allemand Siemens ont annoncé mardi une fusion "entre égaux" de leurs activités ferroviaires pour faire face à une forte concurrence chinoise.
Le centre de décision restera en France. Le nouveau groupe s'est engagé au maintien de l'emploi et des sites industriels pour une durée de quatre ans. La prise de contrôle du fleuron industriel français, producteur du fameux TGV, par le groupe allemand suscite en France des critiques et des craintes pour l'emploi. "L'opération fait énormément sens. Commencer à lui taper dessus uniquement parce que l'actionnaire (Siemens) est allemand, oui, je trouve que c'est un patriotisme assez mal placé", a-t-il souligné, rappelant que le centre décision restera en France.
"Nous avons un actionnaire solide". Interrogé sur le risque éventuel que Siemens se désintéresse un jour du secteur ferroviaire et cède Alstom à terme, Henri Poupart-Lafarge a répondu : "on verra ce que l'avenir nous réserve, mais aujourd'hui nous avons un actionnaire solide qui nous donne une grande visibilité".
La fusion Siemens-Alstom va donner naissance au numéro deux mondial - en volume - pour le matériel ferroviaire roulant et au numéro un pour la signalisation. L'industrie ferroviaire mondiale connaît un mouvement de consolidation qui s'est accéléré depuis que la naissance du géant chinois CRRC en 2014, issu de la fusion de deux groupes nationaux.