"L'Etat n'a pas vocation à être assis sur un strapontin dans les conseils d'administration (...) sans pouvoir intervenir". Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, a justifié mercredi l'absence de l'Etat français au capital du futur géant du ferroviaire Siemens Alstom, en expliquant qu'il n'avait "pas vocation à être assis sur un strapontin" sans pouvoir agir. Le français Alstom et l'allemand Siemens vont fusionner "entre égaux" leurs activités ferroviaires, une alliance économique pour contrer le géant chinois CRRC, ont-ils annoncé mardi.
L'Etat français est actuellement actionnaire d'Alstom via des actions prêtées par le groupe diversifié Bouygues, mais il a prévu de mettre fin à ce prêt et ne pas exercer l'option d'achat dont il disposait. Il ne sera donc pas présent au conseil d'administration du futur ensemble Siemens Alstom.
"Le deuxième champion mondial du ferroviaire". "Nous avons avec Airbus un géant de l'aéronautique mondial. Aujourd'hui, nous faisons le deuxième champion mondial du ferroviaire", a insisté Bruno Le Maire. La fusion Alstom Siemens va donner naissance au numéro deux mondial - en volume - pour le matériel ferroviaire roulant et au numéro un pour la signalisation. Le TGV deviendra donc franco-allemand dans un premier temps, mais l'accord prévoit que Siemens pourra monter au-delà de 50,5% du capital au bout de quatre ans.
Le Maire balaye les critiques. Le ministre a balayé les critiques concernant cette opération, notamment celles venues du monde politique. Bruno Le Maire a assuré avoir "obtenu des garanties qui sont des garanties solides", citant le maintien de tous les sites de production Alstom en France et le fait que l'actuel PDG du groupe, Henri Poupart-Lafarge, restera à la tête de la nouvelle entité.
"Libre à certains de regarder le monde d'hier. Nous, nous regardons le monde de demain. Libre à chacun de penser qu'il faut que les Européens soient divisés. (...) L'Union industrielle fera la force industrielle de la France et de l'Europe", a-t-il insisté. "C'est l'Allemagne qui rachète la France et Monsieur Macron nous brade", avait notamment réagi Laurent Wauquiez, vice-président de LR.