La reprise de 35 milliards d'euros de la dette de la SNCF "ne pèsera pas sur le déficit public", a déclaré samedi le ministre de l'Economie et des finances Bruno Le Maire, en marge du salon des startups VivaTech à Paris. "Notre évaluation c'est que cette reprise de la dette ne pèsera pas sur le déficit public", a assuré Bruno Le Maire. "Elle aura évidemment un impact sur la dette publique, puisque ça accroît la dette publique française (...) mais elle n'aura pas d'impact sur le déficit", a-t-il souligné.
Le rapporteur général du budget estime une hausse du déficit. Le ministre contredit ainsi le rapporteur général du budget Joël Giraud, qui avait estimé vendredi que la reprise de la dette de la SNCF allait provoquer une hausse du déficit par rapport aux prévisions actuelles du gouvernement, et retarderait le retour à l'équilibre des finances publiques prévu jusqu'à maintenant pour 2022. Selon les projections du rapporteur, le déficit public remonterait à 1,9% du PIB en 2020 avec la reprise d'une première tranche de 20 milliards de dette SNCF, au lieu de 0,9% prévu jusqu'à maintenant. Et il serait de 0,1% de PIB en 2022, alors que le gouvernement escomptait jusqu'alors un excédent de 0,3% du PIB à cette échéance.
Bercy avait publié après la déclaration de Joël Giraud un communiqué courroucé, indiquant qu'il "n'est pas possible de se prononcer sur l'impact sur la trajectoire des finances publiques" de cette reprise de dette. L'impact dépendra du traitement comptable de l'opération par l'Insee, "qui a engagé des discussions avec Eurostat sur ce sujet et devrait se prononcer avant la fin de l'année", avait indiqué le ministère de l'Economie et des finances.
L'Etat va reprendre 35 milliards d'euros de dette. Bruno Le Maire a admis samedi que la reprise de la dette de la SNCF "accroît la nécessité de réduire cette dette progressivement et donc de réduire la dépense publique". Le Premier ministre Édouard Philippe a confirmé vendredi que l'État allait reprendre 35 milliards d'euros de dette de la SNCF, tout en promettant de ne pas créer d'impôt pour compenser cette charge.