Une semaine après une grève très suivie pour défendre leurs conditions de travail, trois syndicats de la SNCF ont de nouveau déclenché mardi la procédure interne d'alarme sociale, préalable à tout dépôt de préavis de grève, ont-ils indiqué.
"Pas d'unanimité sur la date du 31 mars". Cette fois, les quatre organisations syndicales représentatives (CGT, Unsa, Sud, CFDT) n'ont pas réussi à s'entendre sur une action concertée et trois syndicats ont séparément déposé une "demande de concertation immédiate" (DCI): la CGT, l'Unsa et Sud, a confirmé l'entreprise. "Chacun dépose une DCI car dans l'hypothèse d'une nouvelle grève, il n'y avait pas unanimité sur la date du 31 mars proposée par la CGT", qui coïncide avec un nouvel appel à mobiliser contre le projet de loi travail, a expliqué un porte-parole de l'Unsa. L'Unsa "ne veut pas que les revendications des cheminots soient noyées dans un mouvement interprofessionnel". Mais "sur les sujets de fond, emploi, salaires, conditions de travail, il n'y a pas de désaccords" et "dans beaucoup de régions, des DCI unitaires ont été déposées", affirme Thierry Nier (CGT).
Ce que craignent les syndicats. Les syndicats redoutent notamment que les futures règles de travail communes au secteur ferroviaire (fret/voyageurs, public/privé), qui sera totalement ouvert à la concurrence d'ici à 2026, n'entraînent une dégradation des conditions de travail des cheminots. Entre les règles de la SNCF et du privé, le projet de décret du gouvernement a coupé la poire en deux sur plusieurs points (flexibilités horaires, jours de repos...) et ne satisfait aucun syndicat. Ce socle doit être complété par un accord de branche (convention collective) d'ici fin juin et d'éventuels accords d'entreprise.
La CFDT a indiqué "attendre" l'issue de la prochaine séance de négociation, jeudi, avec l'Union des transports publics et ferroviaires (UTP, qui regroupe la SNCF et ses concurrents privés) pour déposer éventuellement, elle aussi, une DCI.