Un accord avec la justice plutôt que des poursuites pénales. Airbus a adopté cette stratégie pour se débarrasser des affaires dans lesquelles il est soupçonné de corruption. Des affaires qui concernent plusieurs pays. Pour décrocher des contrats, Airbus aurait en effet versé des centaines de millions d'euros, en partie illégalement, à des intermédiaires. Pour échapper aux poursuites donc, le groupe vient de conclure un accord de principe avec les autorités judiciaires françaises, britanniques et américaines. Et il a provisionné une somme énorme pour payer les amendes.
Celle-ci s'élève à trois milliards six cents millions d'euros. Le parquet national financier français et ses homologues britanniques et américains doivent encore la valider après-demain, avec l'accord de principe.
Des répercussions limitées pour Airbus
Avec cet accord, Airbus évite des procès toujours très risqués dont les procédures sont souvent très longues et les issues incertaines d'un point de vue financier. En cas de confirmation de la sanction, il s'agira de la plus lourde amende jamais infligée à un groupe industriel. Une amende qui ne devrait toutefois pas trop pénaliser Airbus qui est un groupe encore très rentable.
Enfin, l'accord devrait permettre à l'avionneur, qui a depuis changé quasiment toute son équipe de direction, de tourner la page. Airbus pourra ainsi se concentrer sur sa course face à Boeing, son concurrent américain empêtré dans la crise du 737 MAX qui devrait lui coûter ses premières pertes en 22 ans.