La prise de contrôle des chantiers navals STX France par l'Italien Fincantieri ne comporte "aucun risque" de pertes d'emploi sur le site de Saint-Nazaire, a affirmé mercredi un ministre italien. "On a expliqué en long et en large que pour des raisons de logistique, d'espace, on ne peut pas faire à Trieste ce qu'on peut faire à Saint-Nazaire, donc il n'y a aucun risque de déplacer des filières de production ou de l'emploi de Saint-Nazaire à Trieste", siège de Fincantieri, a déclaré le secrétaire d'Etat italien aux Affaires européennes, Sandro Gozi.
L'arrivée du chantier italien à Saint-Nazaire, où est implanté STX, serait "au contraire une chance pour développer de nouvelles filières de production et créer de nouveaux emplois", a-t-il ajouté.
Si l'opération devait capoter, ce serait une "occasion manquée", car "nous avons besoin de passer aux actes" en ce qui concerne le développement de l'industrie de défense en Europe, a encore souligné Sandro Gozi, en français, rappelant que la France et l'Italie étaient deux pays leaders dans ce domaine.
Paris fait monter la pression. Paris a fait monter la pression mercredi sur les autorités italiennes en évoquant une nationalisation des chantiers navals de STX France en cas d'absence d'entente sur un partage à 50-50 du capital entre Fincantieri et les actionnaires français. Mais Rome a répliqué sur le même ton, exigeant une position majoritaire dans le groupe. L'accord signé par le précédent gouvernement "ne nous satisfaisait pas parce qu'il ne maintient pas la possibilité pour les actionnaires français de garder la main sur l'emploi, les compétences et le développement du territoire", a expliqué le ministre français des Finances Bruno Le Maire.
"On ne comprend pas pourquoi ça allait avec les Coréens à 66% (la part qu'ils détenaient précédemment dans STX) et ça ne va pas avec les Italiens avec une majorité absolue. C'est complètement incompréhensible et contradictoire avec les objectifs que nous nous sommes fixés ensemble", a jugé de son côté le secrétaire d'État italien.