Paris ne serait plus opposé à l'idée de donner la majorité du chantier naval STX France à Fincantieri, comme le réclame le gouvernement italien, affirme vendredi le quotidien La Repubblica.
"Nous rendrons les Italiens heureux". Le journal cite une source anonyme, à l'intérieur du gouvernement français et proche du dossier, qui affirme : "Les 51% ne sont plus tabous pour nous. Nous rendrons les Italiens heureux et nous le serons nous aussi." D'après La Repubblica, "la solution identifiée prévoit des pouvoirs renforcés et des garanties dans le conseil d'administration et en matière de stratégie pour l'actionnaire français".
"Contrairement à ce qui était imaginé depuis des semaines, on ne procéderait plus à une alliance sur tous les navires civils et militaires entre Fincantieri et Naval Group, mais on se concentrerait sur la seule composante civile liée principalement au segment de la construction des navires de croisière", poursuit La Repubblica. "Il serait trop complexe d'inclure immédiatement le militaire, qui fait appel à d'autres acteurs : Thales en France, actionnaire de Naval Group, et Leonardo en Italie", ajoute le journal. Contacté par l'AFP, le ministère français de l'Économie a refusé de confirmer l'information. Fincantieri s'est de son côté refusé à tout commentaire.
Une solution "réciproquement acceptable". La crise entre Paris et Rome a éclaté avec la nationalisation "temporaire" fin juillet de STX France, pourtant promis à Fincantieri sous la présidence de François Hollande. Son successeur Emmanuel Macron a décidé de rouvrir le dossier, estimant que l'accord n'était "pas suffisamment protecteur des intérêts industriels stratégiques français". Révisant le pacte d'actionnaires, il a proposé à l'Italie un accord 50-50, ce que Rome refuse, exigeant 51% pour Fincantieri.
Les deux capitales se sont donné jusqu'au 27 septembre, date d'un sommet à Lyon entre Emmanuel Macron et le chef du gouvernement italien Paolo Gentiloni, pour tenter de trouver une solution "réciproquement acceptable". Mardi, Paolo Gentiloni s'était dit "confiant", tandis que le ministre du Développement économique, Carlo Calenda, avait souligné : "Nous sommes en train de travailler et nous espérons parvenir à une solution bonne pour tous, en particulier dans une perspective européenne. Je crois que nous réussirons." Pour faciliter un accord, Paris avait évoqué l'idée d'un grand pôle naval, civil et militaire, entre la France et l'Italie, ce à quoi le gouvernement italien s'est montré favorable.