La France propose à l'Italie d'élargir les négociations concernant les chantiers navals de STX France à une coopération militaire pour bâtir "un grand champion de l'industrie navale européenne", a annoncé le ministre de l'Économie Bruno Le Maire.
"Un geste d'ouverture". Dans un entretien au Journal du Dimanche, le ministre précise, avant sa rencontre mardi avec le ministre italien de l'Économie et des finances Pier Carlo Padoan et celui du Développement économique Carlo Calenda, que le président Macron entendait ainsi faire "un geste d'ouverture" en étendant les négociations à une coopération militaire. "Jusque-là on partait sur une base de coopération dans le secteur industriel civil", rappelle le ministre qui va voir avec les "amis italiens" de la France ce "que nous pouvons faire dans le secteur militaire, dans les navires de surface". "Bâtissons un grand champion de l'industrie navale européenne", propose Bruno Le Maire. Il réaffirme toutefois qu'en cas d'échec des négociations, "nous chercherons d'autres repreneurs", une solution qu'il dit ne pas souhaiter.
Protéger les intérêts français. La nationalisation des chantiers navals de STX France avait été annoncée jeudi. La France entend ainsi protéger "ses intérêts, comme le font la Chine ou les Etats-Unis" explique Bruno Le Maire en insistant sur le côté temporaire de ce qu'il évite d'appeler une "nationalisation" même si l'Etat français détient 100% de STX depuis qu'il a décidé d'user de son droit de préemption. Selon lui, l'accord conclu sous la présidence de François Hollande n'était "pas suffisamment protecteurs des intérêts indutriels stratégiques français".
Jeudi, les deux ministres italiens avaient réitéré leur position: "nous recevrons le ministre Le Maire mardi prochain à Rome et nous écouterons les propositions du gouvernement français en partant de cette base incontournable" qu'est le contrôle de STX France par Fincantieri, avaient-ils affirmé.