EDF a défendu vendredi les tarifs réglementés de l'électricité, estimant que le Conseil d'Etat les avait clairement distingués de ceux du gaz, promis à la disparition.
Le Conseil d'Etat distingue électricité et gaz. Saisie par des fournisseurs concurrents d'Engie (issu de l'ex-monopole public GDF), la haute juridiction administrative avait décidé le 19 juillet que le maintien des tarifs réglementés du gaz en France était "contraire au droit de l'Union européenne", ouvrant la voie à leur abolition. "Clairement le Conseil d'Etat signale qu'il perçoit différemment la situation du gaz et de l'électricité", a souligné vendredi le PDG d'EDF Jean-Bernard Lévy lors d'une conférence téléphonique avec des analystes financiers. "L'électricité (est) à la fois un besoin essentiel pour les gens - alors que le gaz ne l'est pas - et n'(est) pas substituable", a fait valoir le patron d'EDF, qui commercialise l'électricité au tarif réglementé, dit "bleu".
"Le gaz pas un bien de première nécessité". Le Conseil d'Etat avait en effet dit dans sa décision que le gaz, auquel d'autres sources d'énergie sont substituables, "ne constitue pas un bien de première nécessité" contrairement à l'électricité. On peut par exemple choisir d'abandonner le gaz pour se chauffer ou cuisiner à l'électricité alors que seule cette dernière peut faire fonctionner de nombreux appareils du quotidien.
"Une avenue pour développer nos offres". Les concurrents d'Engie et d'EDF estiment eux que la décision du Conseil d'Etat sur le gaz ouvre la voie à une interprétation similaire sur les tarifs réglementés de l'électricité. La suppression des tarifs réglementés de gaz "doit être faite en parallèle pour les tarifs réglementés de l'électricité", a aussi défendu Isabelle Kocher, directrice générale d'Engie, qui commercialise également de l'électricité en France. "Nous sommes déjà très dynamiques dans nos développements dans l'électricité, en particulier en France, et bien sûr, la fin des tarifs réglementés ouvrirait une avenue pour nous pour développer nos offres", a-t-elle déclaré lors d'une conférence téléphonique en présentant les résultats semestriels du groupe.
La France va devoir appliquer les demandes de Bruxelles concernant la suppression des tarifs réglementés pour les deux types d'énergie, avait estimé mi-juillet le ministre de la Transition écologique et solidaire Nicolas Hulot. "Il en va du gaz comme de l'électricité, à un moment ou à un autre, il faudra s'y plier", avait-il déclaré devant des sénateurs.