Un quartier d'affaires de 180.000 salariés, touché du jour au lendemain par le confinement lié au Covid-19. C'était en mars 2020 et, depuis, La Défense n'a cessé de se transformer sous l'effet de la crise sanitaire, aux innombrables conséquences sur l'organisation du travail, sur les déplacements de salariés et même sur leurs vies entières. Plus d'un an et demi après ce big bang professionnel dans le plus grand quartier d'affaires d'Europe, son directeur général, Pierre-Yves Guice, fait le point sur les nombreux changements intervenus.
À la Défense, les horaires changent
"Ces 180.000 salariés sont toujours là, puisqu'en fait, on a très peu, voire pas du tout d'entreprises qui sont partis de La Défense à la suite de la crise", explique Pierre-Yves Guice. "En revanche, elles sont en train encore aujourd'hui d'adapter progressivement leur organisation, notamment à cause du télétravail."
Cela se traduit, à La Défense, par une modification des migrations pendulaires, du matin et du soir pour le travail : "En pic de fréquentation, on le voit par exemple dans les transports en commun, on a autour de 70% (entre deux tiers et les trois quarts) de la fréquentation habituelle. Avant, tous les salariés arrivaient à 8h30-9h et repartaient à 18 heures. Aujourd'hui, ce n'est plus le cas. On a des gens qui arrivent à 10 heures, d'autres qui partent à 15 heures, parce que les rythmes changent."
Le télétravail total "pas vivable humainement"
Les rythmes changent et la "consommation" des bureaux aussi, explique Pierre-Yves Guice. "La crise a posé des difficultés sur un certain type de bureaux, en termes de formes architecturales, comme les open spaces des années 1970. Et puis, en termes de localisation, il y avait une mode à une certaine époque des campus d'entreprises en très lointaine périphérie de Paris. Ça, c'est sûr que ça va poser des questions à la fois économique, d'aménagement du territoire et environnementales, à l'avenir."
Pour autant, selon le dirigeant, le Covid-19 n'a pas signé l'arrêt de mort des bureaux du quartier. "Qu'il y ait toujours des besoins de bureaux de grande qualité près des pôles urbains, des zones bien desservies en transports en commun et capables de répondre aux besoins des entreprises et des salariés, je n'en ai aucun doute. On a vu ce qu'était le télétravail à 100% pendant la crise. Ce n'est pas vivable, ni humainement, ni socialement, ni économiquement." Alors, si La Défense évolue grandement avec davantage de télétravail et des bureaux occupés différemment, les grandes tours de l'ouest parisien ne sont pas près d'être remplacées par des immeubles résidentiels.