Avec des bureaux à Barcelone, Budapest et Paris, Guillaume Rostand, le patron du marketing de la plateforme Liligo, prenait l'avion une soixantaine de fois par an. Désormais, même si les déplacements restent indispensables, il vit en Espagne et a repensé son organisation. "Aujourd'hui, je suis à Paris pour 11 jours, alors qu'en 2019 ou 2018, je serais venu pour trois ou quatre jours. Et ça, je pense que c'est un changement fondamental parce qu'on concentre les rendez-vous, qu'on veut avoir en physique, sur de vraies périodes qui sont construites, où on a plus le temps de travailler nos rencontres", estime-t-il.
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"Garder du contact physique"
La conjoncture profite donc bien à certain, comme le confirme Guillaume Rostand. "Ça nous force à une certaine discipline de mieux organiser nos voyages parce que ce n'est plus une commodité comme ça l'était vraiment par le passé", conclut-il. Pour Antoine Porcher, directeur général du réseau de bars V&B, basé en Mayenne, avant, une réunion entre salariés ou bien une rencontre de clients se passait forcément en face à face. "Pour un rendez-vous d'une heure, je pouvais faire quatre heures de route pour y aller, quatre heures de route pour en revenir. Et aujourd'hui, une heure de rendez-vous, je la fais vraiment à distance."
Antoine Porcher reconnaît tout de même être attaché à échanger avec ses collaborateurs de vive voix. "C'est important dans notre culture d'entreprise aussi de garder du contact physique. On essaye de rester une nuit ou deux. On regarde son agenda, on regarde la personne qu'on devait voir dans tel coin." En outre, il est aussi important de privilégier le train à la voiture, selon ce dernier, pour qui la visioconférence est devenue une source inattendue d'économies pour son entreprise.