Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a proposé mercredi la création d'une "autorité commune" contrôlant la mise en oeuvre "partout" dans l'UE des dispositions encadrant le recours aux travailleurs détachés, aujourd'hui accusées de favoriser le dumping social.
Juncker ne veut plus de "travailleurs de deuxième classe". "Dans une Union entre égaux, il ne peut y avoir (...) de travailleurs de deuxième classe. Ceux qui effectuent le même travail au même endroit doivent pouvoir obtenir le même salaire", a lancé Jean-Claude Juncker dans son discours-programme annuel sur l'état de l'UE, en défendant les propositions de réformes faites par l'exécutif européen sur les travailleurs détachés.
"La Commission a fait dans ce sens des propositions sur le détachement des travailleurs. Nous devons veiller à ce que les dispositions de l'Union concernant la mobilité des travailleurs soient justes, efficaces et imposées partout, avec le soutien d'une nouvelle autorité européenne de contrôle et d'exécution de ces mesures", a-t-il plaidé.
Une absence d'autorité indépendante sur ce sujet jugée "absurde" par Juncker. "Il est absurde qu'il y ait une autorité bancaire qui veille à ce que les normes bancaires soient respectées (dans l'UE), mais qu'il n'y ait pas d'autorité commune du marché de l'emploi assurant la justice sur le marché intérieur. Nous la créerons", a martelé Jean-Claude Juncker.
Dans son discours, le président de l'exécutif européen n'a jamais nommé la Pologne, notoirement opposée à une réforme de ce statut fréquent dans le secteur du transport routier et la construction, en raison du grand nombre de Polonais concernés.
Priorité européenne d'Emmanuel Macron. Le président français Emmanuel Macron a érigé en priorité ce chantier, et plaide pour un durcissement de la directive actuelle, responsable selon lui d'un "dumping fiscal et social" qui pourrait à terme entraîner un "démantèlement de l'Union européenne".