Baisse record du chômage en septembre (-1,8%)

Le nombre de demandeurs d'emploi a baissé fortement en septembre. © PHILIPPE HUGUEN / AFP
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Le nombre de demandeurs d’emploi sans la moindre activité a fortement baissé de 1,8% en septembre, une ampleur jamais observée depuis le début de ce décompte en 1996.

Alors que les principaux indicateurs économiques sont dans le vert depuis plusieurs mois, le nombre de demandeurs d’emplois inscrits à Pôle emploi, lui, continuait de stagner. Pire, il restait même sur deux mois de hausse consécutifs en juillet et août. Finalement, tout semble être rentré dans l’ordre en septembre, puisque le nombre d’inscrits en catégorie A (aucune activité) a diminué de 64.800 personnes en septembre, soit une baisse de 1,8% en un mois, s'établissant à 3,48 millions de chômeurs.

Du jamais vu depuis au moins dix ans. Une baisse de ce niveau-là n’avait tout simplement jamais été observée depuis que ce mode de calcul a été instauré en 1996, selon les chiffres de la Dares (organisme statistique rattaché au ministère du Travail). Cette évolution positive relance la dynamique de baisse du chômage : sur trois mois, le nombre d’inscrits en catégorie A baisse de 0,2% et sur un an, la baisse atteint 0,5%. Les chiffres de Pôle emploi rejoignent ainsi la tendance du taux de chômage de l'Insee, en baisse depuis deux ans. "C’était impossible que le chômage, selon Pôle emploi, ne baisse pas. On crée 300.000 emplois sur un an alors que la population active augmente de 150.000 personnes par an", analyse pour Europe 1 Éric Heyer, économiste à l'OFCE. 

Ce sont principalement les jeunes qui bénéficient de cette baisse, avec une réduction du nombre d’inscrits en catégorie A âgés de moins de 25 ans qui s’élève à 5,3%. Pour les 25-49 ans, le nombre d’inscrits diminue de 1,8% et reste stable pour les plus de 50 ans. Hommes et femmes sont globalement logés à la même enseigne, avec des baisses mensuelles respectives de 1,9% et 1,7%.

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Des embauches toujours précaires. Les chiffres de septembre confirment également que même si les embauches augmentent, les emplois proposés restent souvent précaires. Ainsi, le nombre d’inscrits en catégorie C (plus de 78 heures travaillées dans le mois) continue d’augmenter fortement : +3,2% en un mois et +11% sur un an. En revanche, la catégorie B (moins de 78 heures) est en baisse, à -1% sur un mois, mais toujours en hausse de 3,2% sur un an. Cette tendance s’explique toujours par le nombre record d’embauches en intérim.

En incluant l'outre-mer, le nombre d'inscrits en catégorie A a diminué de 1,7% en septembre (-65.300 personnes). Dans les catégories A, B et C, la baisse est de 0,5%. Au total, Pôle emploi recense 6,64 millions de demandeurs d'emploi en France, 1% de plus qu'il y a un an.

Il faut rester prudent. Malgré cette baisse spectaculaire, Éric Heyer incite à rester prudent pour l'avenir. "On n'aura pas de telles hausses tous les mois. Il y a même de grandes chances pour que le chômage baisse moins vite en 2018", prévient l'économiste. "La fin de la prime à l'embauche, la réduction des contrats aidés et la baisse du niveau du CICE devraient détruire 120.000 emplois, selon nos estimations, soit à peu près au même niveau que l'augmentation de la population active", explique-t-il. Pas sûr donc que le miracle de septembre soit prémonitoire pour les prochains mois.