Les marques françaises de prêt-à-porter de "luxe accessible" Sandro, Maje et Claudie Pierlot (groupe SMCP) vont passer aux mains du groupe de textile chinois Shandong Ruyi Technology Group, selon les termes d'un "accord exclusif" annoncé jeudi.
Les termes financiers non dévoilés. Les actionnaires actuels, les fondatrices de Sandro et Maje, Evelyne Chétrite, et sa soeur, Judith Milgrom, l'équipe dirigeante et le fonds américain KKR, qui avait acquis 65% de SMCP en 2013, resteraient actionnaires minoritaires si la transaction aboutit, selon un communiqué. Ni la part précise visée par Shandong Ruyi Group, ni les termes financiers de l'opération n'ont été dévoilés, alors que le Financial Times évoquait cette semaine une transaction valorisant le groupe à 1,3 milliard d'euros, dette comprise.
"Devenir un leader mondial du luxe accessible". D'après cet accord, "Shandong Ruyi Group investirait dans SMCP avec l'ambition d'accompagner le développement international de l'entreprise et de soutenir sa croissance future, notamment en Asie", souligne le texte. Shandong Ruyi Group, qui veut se transformer en "un leader pleinement intégré du textile et des métiers de la mode, à la fois en Chine et dans le monde", se dit prêt à soutenir l'ambition de SMCP de devenir "un leader mondial du luxe accessible", souligne le président du groupe chinois Yafu Qiu.
Préserver "l'ADN des marques". Le groupe chinois s'engage notamment à préserver "l'ADN et l'identité unique des marques du groupe", et prévoit que les équipes de création et de conception restent à Paris. SMCP pourrait "conserver sa stratégie et son organisation actuelles, tout en bénéficiant de l'expertise internationale de distributeur de son nouvel actionnaire", expliquent les partenaires. Il est prévu également que les fondatrices et l'équipe dirigeante réinvestissent au côté du groupe chinois. Les deux fondatrices continueraient à être impliquées dans le groupe et elles réaffirment leur "engagement total dans l'entreprise".
Fondé en 1984 avec la création de la marque Sandro, le groupe est contrôlé depuis 2013 par le fonds d'investissement américain KKR, qui avait acquis 65% de SMCP pour une valorisation à l'époque d'environ 650 millions d'euros, alors que les fondatrices détenaient 21% du capital. Des rumeurs rapportées dans la presse avaient fait état en octobre de la volonté de KKR de sortir du groupe, soit par une cession - le nom de Shandong Ruyi avait alors déjà été évoqué - soit par une mise sur le marché.