"Des marges de manœuvre importantes existent pour réduire" le déficit de la Sécurité sociale, a affirmé mardi le Premier président de la Cour des comptes, Didier Migaud déplorant qu'"une nouvelle fois, une part des prestations a été financée à crédit". "Il s'agit là d'une anomalie profonde, dangereuse, d'autant que des marges de manœuvre importantes existent pour réduire ce déficit", a ajouté Didier Migaud en présentant à la presse le rapport annuel sur les comptes de la sécurité sociale. Selon lui, "en 2015, la trajectoire de baisse des déficits devrait ralentir de manière marquée".
Le retour à l'équilibre "décalé de plusieurs années". Didier Migaud a estimé qu'"un équilibre durable des comptes sociaux est non seulement nécessaire mais aussi possible". "Au-delà de la lutte contre la fraude aux cotisations, au-delà de la réduction des niches sociales, des économies structurelles peuvent améliorer l'efficience de la dépense sociale", a-t-il dit, en reportant "à un terme indéterminé" le retour à l'équilibre. "Le déficit de la sécurité sociale, bien qu'il continue à se réduire, s'inscrit toujours à un niveau élevé. Le retour à l'équilibre des comptes sociaux est reporté désormais à un terme indéterminé", "décalé de plusieurs années".
Un bilan "décevant". Didier Migaud a qualifié de "décevant" le bilan de "la réorganisation de l'offre de soins menée depuis 20 ans". Si "de nombreuses actions ont été menées", "leur cadence et leur portée se sont affaiblies". "Face aux enjeux du vieillissement et de l'extension des maladies chroniques, (le système de santé) reste trop centré sur l'hôpital", qui "représente 37% de la dépense".