«Tu ne fais plus d'argent dans la frite» : avec la pénurie d'huile, les friteries augmentent les prix

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Maximilien Carlier (à Villeneuve-d'Ascq), édité par Solène Leroux , modifié à

En raison de l'invasion russe en Ukraine, principal pays producteur d’huile de tournesol, les exportations sont impossibles. La pénurie commence à se ressentir dans certains supermarchés français. Dans les friteries du nord de la France, certains hésitent à augmenter les prix, comme à Villeneuve-d'Ascq, près de Lille.

Le cornet de frites va-t-il devenir un produit de luxe ? À cause de la guerre en Ukraine , principal pays producteur d'huile de tournesol, les exportations sont difficiles. Dans certains supermarchés, il y a des pénuries . Dans les friteries du nord de la France, certains hésitent à augmenter les prix. D'autres ont déjà sauté le pas. Dans la friterie de l'hôtel de ville à Villeneuve-d'Ascq, près de Lille, Mohamed n'a pas eu le choix. Ses frites, il les vend désormais plus chères. "La petite frite est passée de 2 à 2,50 euros. La grande de 3 à 3,50 euros", détaille le patron au micro d'Europe 1.

"Tu ne fais plus d'argent dans la frite"

Une hausse nette de 50 centimes. C'est une conséquence directe du prix de l'huile de tournesol qui a plus que doublé selon ce gérant. "Il y a six mois, mon bidon de 25 litres me coûtait 30 euros. Aujourd'hui, les grossistes ne font plus les 25 litres", explique-t-il. "En revanche, celui de dix litres me coûte 27 euros. Tu ne fais plus d'argent dans la frite", peste Mohamed.

L'autre difficulté pour ce patron de friterie concerne l'approvisionnement. Il est rationné chez son grossiste. Afin d'éviter une pénurie, il est limité à 20 litres maximum.

© MAXIMILIEN CARLIER / EUROPE 1

Des frites plus chères, des portions plus petites 

Cependant, augmenter les prix ne suffit pas, ce responsable de friterie doit également jouer sur les quantités. "Je diminue mes parts. Avant, je remplissais ma barquette de petites frites. Aujourd'hui, je la mets aux trois quarts. Tout est dans le calcul", déplore-t-il.

Du côté des clients, la baisse des portions et la hausse des tarifs ne semblent pas trop déranger : "Même si c'est 50 centimes en plus, ce n'est pas grave. Il faut que les friteries gagnent leur pain aussi, c'est bien normal." Reste à savoir comment les habitués réagiront quand les menus augmenteront d'un euro, se demande Mohamed qui veut absolument éviter la fermeture.