La plateforme de réservation de voitures de transport avec chauffeur (VTC) Uber a annoncé jeudi qu'elle allait augmenter ses tarifs de 10 à 15% en France, un an après une baisse unilatérale qui avait provoqué une mobilisation des chauffeurs. La décision d'Uber intervient au moment où le Parlement s'apprête à adopter la loi Grandguillaume qui vise à "pacifier" les relations dans le transport public de la personne, notamment entre taxis et VTC, lutter contre l'emprise des plateformes sur les chauffeurs et durcir l'accès à cette dernière profession.
Priorité : "améliorer la condition des chauffeurs". Uber, dans un communiqué mis en ligne sur son site internet, souligne que la mesure est prise "après plusieurs mois de discussion avec des chauffeurs à titre individuel, avec des associations de chauffeurs et avec des syndicats comme la CFDT". "Pour 2017, notre priorité est d'améliorer la condition des chauffeurs (...) En France, la réflexion continue notamment sur les évolutions du statut de travailleur indépendant et l'amélioration de leur protection sociale", poursuit l'entreprise américaine.
10 à 15% d'augmentation. Concrètement, "à partir du 8 décembre 2016, les prix proposés via (le service classique) UberX vont augmenter de 10 à 15%" avec des nuances selon la rapidité du trajet. "En parallèle, les frais de services facturés par Uber aux chauffeurs en contrepartie de la mise en relation avec des passagers augmentent de 5 points, passant de 20% à 25%", poursuit Uber, en soulignant que c'est "déjà le cas dans pratiquement toutes les villes du monde où UberX est présent". "L'impact pour les passagers sera modéré, mais cela permettra à leurs chauffeurs de faire face à l'augmentation de leurs coûts ces derniers mois, liée notamment aux nouvelles réglementations du secteur VTC", a argumenté Uber.
Le 7 octobre 2015, Uber avait réduit de 20% les tarifs de ses courses à Paris. À l'époque, dans un contexte de guerre des prix entre les plateformes rivales mais aussi avec les taxis, la société avait assuré que les chauffeurs s'y retrouveraient par une hausse mécanique du nombre de courses. Mais cette décision avait provoqué une vague de protestation parmi les chauffeurs qui, pointant une dégradation de leurs conditions de travail, avaient multiplié grèves et opérations-escargot. Pour le député (PS) Laurent Granguillaume, l'enjeu de sa loi "est de rééquilibrer les relations entre les chauffeurs, 'les pots de terre', et les applications, les 'pots de fer'". Le texte, adopté en première lecture au Sénat le 3 novembre, sera à nouveau examiné le 19 décembre à l'Assemblée nationale et en janvier au Sénat pour un vote définitif, selon le député.