Uber : UberPOP suspendu en France

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avec Noémie Marois , modifié à
Les taxis ont-ils eu la peau de Uber ? Après la grève des taxis, les incidents entre chauffeurs et le renvoi en correctionnelle de deux patrons d'Uber, la firme américaine a décidé de suspendre son service archi controversé dès vendredi en France.

Uber a suspendu son service controversé UberPOP en France. L'annonce a été faite vendredi, par son porte-parole. "Nous avons décidé de suspendre UberPop en France, dès 20 heures ce vendredi soir. En premier lieu pour préserver la sécurité des chauffeurs Uber, ce qui a toujours été notre priorité", se justifie Thibaud Simphal, directeur général d’Uber France, dans un entretien au journal Le Monde. Une décision qui intervient trois jours après l'annonce du renvoi en correctionnel de ce même Thibaud Simphal, et du directeur pour l'Europe de l'ouest, Pierre-Dimitri Gore-Coty. 

"La seconde raison est que nous souhaitons nous situer dans un esprit d’apaisement, de dialogue avec les pouvoirs publics et montrer que l’on prend nos responsabilités", poursuit le dirigeant, avant d'ajouter : "Sur le fond, nous nous en remettons à la décision du Conseil constitutionnel attendue en septembre sur l’article de la loi Thévenoud [qui organise la concurrence des taxis] concernant UberPop".

UberPop, c'est quoi déjà ? Utilisable dans neuf villes de France, 1.000 chauffeurs utiliseraient l'application UberPop pour trouver des clients. Problème, il s'agit de simples particuliers qui arrondissent ainsi leurs fins de mois. Les formalités pour travailler pour UberPop sont minimales : avoir 21 ans, le permis de conduire et un casier judiciaire vierge. L'inscription sur Internet prend, elle, une poignée de minutes. Non déclarés auprès de l'Etat, ces chauffeurs improvisés ne payent pas de charges sur leurs revenus, au contraire des taxis et des VTC. Et, comme rien ne les oblige à déclarer l'argent gagné, cela peut s'apparenter à du travail au noir. Ce qui a provoqué une violente grogne des chauffeurs professionnels, qui a parfois débouché sur des agressions

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© NICOLAS-TUCAT/AFP

UberPop, c'est légal ? Uber, qui a d'abord fait passer UberPop comme un service de covoiturage, s'est fait taper sur les doigts par la justice française. En octobre 2014, le tribunal de Paris a dénié cette qualité, condamnant la start-up californienne à 100.000 euros d'amende. Mais Uber a fait appel, suspendant pour le moment la condamnation. Il faudra désormais attendre octobre pour être fixé sur le sort de cette application.

Les deux dirigeants d'Uber France seront par ailleurs jugés le 30 septembre en correctionnelle pour leur application mobile UberPOP. La société, son directeur-général, Thibaud Simphal, et son directeur pour l'Europe de l'ouest, Pierre-Dimitri Gore-Coty, comparaîtront notamment pour pratique commerciale trompeuse, complicité d'exercice illégal de la profession de taxi, traitement de données informatiques illégal.

Le gouvernement se félicite. Bernard Cazeneuve, le ministre de l'Intérieur, a par ailleurs demandé aux préfets de prendre un arrêté interdisant l'activité d'UberPOP. Le Conseil constitutionnel doit trancher en septembre pour déterminer s'il est autorisé d'interdire l'application.

"La fermeté" du gouvernement "a payé", s'est d'ailleurs réjoui Manuel Valls après l'annonce de la suspension. "C'est une profession qui a besoin de règles, ce n'est pas la loi de la jungle", a-t-il dit à la presse à Besançon, en marge d'un comité interministériel sur la jeunesse. "Notre société a besoin d'autorité et de règles", a-t-il ajouté.

Quant au Premier ministre, Manuel Valls, il estime que "la fermeté" du gouvernement "a payé" dans ce dossier, ajoutant qu'UberPOP "devait être interdit".