Un actif sur trois dit avoir été discriminé au travail ou dans sa recherche d'emploi au cours des cinq dernières années, avant tout en raison du sexe, de l'âge et de l'origine, selon le dixième baromètre du Défenseur des droits et de l'Organisation internationale du travail (OIT) publié jeudi.
"L'emploi est le premier domaine où apparaissent les discriminations", a détaillé lors d'une conférence de presse Clémence Levesque, qui a travaillé sur l'étude. "Ce taux constitue une moyenne plus élevée chez les femmes, les hommes extra-Européens (Noirs, Arabes, Asiatiques, NDLR), et les personnes en situation de handicap", a-t-elle précisé.
L'âge, le sexe et l'origine comme principaux facteurs. L'emploi est ainsi cité par 23% de la population générale, devant les relations de voisinage (8%), l'école ou l'université (8%), les relations avec l'administration (7%), les lieux de loisirs (6%), lors des contrôles de police (6%) ou de la recherche d'un logement (5%).
Dans la population active, 34% des personnes interrogées ont déclaré avoir été discriminées au cours des cinq dernières années, au travail (29%) ou lors d'une recherche d'emploi (18,5%). L'âge et le sexe apparaissent comme les deux premiers critères de discrimination liés au travail (15%), suivis de l'origine ou de la couleur de peau (8%), du handicap ou de l'état de santé (6%) et des convictions religieuses (2%).
Les femmes quatre fois plus discriminées. Chez les femmes, les discriminations liées au sexe sont quatre fois plus élevées que chez les hommes (24% versus 5,5%), et celles liées à l'âge sont également plus fortes (17% versus 14%). Mais c'est moins l'âge que la présence d'un enfant de moins de six ans au sein du foyer qui constitue un facteur de discrimination.
Le pourcentage d'actifs se disant discriminés est une moyenne calculée sur l'ensemble de la population active, toutes catégories confondues (chômeurs, salariés du privé, salariés du public). Mais en prenant catégorie par catégorie, ce sont les personnes au chômage qui sont les plus nombreuses à avoir été discriminées ces cinq dernières années (53%), devant les salariés du public (32%) et du privé (30%).