Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a annoncé mardi une baisse de 400 millions d'euros des crédits alloués aux Chambres de commerce et d'industrie (CCI) dans le cadre d'une "restructuration" destinée à recentrer le réseau sur ses "missions prioritaires".
Un "effort important". "L'effort que nous vous demandons est effectivement important avec un horizon en 2022 de 400 millions d'euros d'économies", a déclaré Bruno Le Maire devant les présidents de CCI réunis lors d'une assemblée générale extraordinaire, reconnaissant que cela aurait "un impact sur les personnels". Mais une "transformation en profondeur" est "indispensable" pour laisser aux CCI "la possibilité d'avoir un bel avenir", a ajouté le ministre.
"Recentrer l'action" des CCI. Dans ce discours, tenu à huis clos mais dont l'AFP a obtenu copie, le ministre de l'Économie a assuré ne pas vouloir "faire une croix" sur les CCI, mais faire en sorte qu'elles se "réinventent", au service des "entreprises". "Il est indispensable que nous nous mettions d'accord sur les missions prioritaires, qui justifient le recours à une taxe affectée", a détaillé le ministre, jugeant nécessaire de recentrer l'action sur "trois missions". Il s'agit de "l'appui aux entreprises", notamment "l'aide à la création d'entreprises", "la formation initiale dans les territoires", via le financement des écoles de commerce, et "la représentation des entreprises, notamment pour faire valoir la voix des entreprises au niveau local", a-t-il détaillé.
Selon le ministre, "les autres missions" n'auront en revanche "plus vocation à être financées par un prélèvement sur les entreprises", a poursuivi le ministre, promettant en échange de ces 400 millions d'euros de baisse de crédits une baisse équivalente des prélèvements obligatoires sur les entreprises, ciblée sur deux "impôts de production" : la CVAE et CFE.
Conforme aux recommandations de l'IGF. Cette annonce intervient quelques mois après la remise d'un rapport de l'inspection générale des finances (IGF), qui avait appelé à un recentrage de la mission des chambres des métiers et de commerce, avec un potentiel d'économies de 400 millions d'euros. Dans ce document, daté de mars et que l'AFP a consulté, l'IGF préconisait un "recentrage" des missions d'intérêt général, financées par la taxe sur les frais de chambre (TFC), sur l'appui aux entreprises et la représentation. Elle appelait également les chambres à prendre des mesures de "rationalisation", susceptibles d'engendrer des réductions d'effectifs de l'ordre de 2.500 équivalents temps plein, sur un total de 31.000 employés au global.
"Pas de plan ficelé à l'avance". La TFC, assise sur le chiffre d'affaires des entreprises, a rapporté 750 millions d'euros l'an dernier. L'objectif du gouvernement, dans le cadre de son plan de transformation, est de la faire baisser de 100 millions par an durant quatre années consécutives. "Il n'y a pas de plan tout ficelé à l'avance", a insisté toutefois Bruno Le Maire. "Si à un moment donné, on peut accélérer, on accélèrera. Et puis, si à un moment donné, il faut ralentir, parce qu'il pourrait y avoir de la casse, parce que ça ne passe pas, nous ralentirons", a-t-il prévenu.