Jack Ma, le fondateur du géant chinois du commerce électronique Alibaba, a renoncé à son ambitieuse promesse de créer un million d'emplois aux États-Unis, pour cause de guerre commerciale, selon une interview d'un média d'État publiée jeudi. L'homme le plus riche de Chine avait pris cet engagement en janvier 2017 aux côtés de Donald Trump à New York. Le patron entendait ainsi courtiser le nouveau locataire de la Maison-Blanche, alors tout juste élu président.
"Deux conditions préalables" qui sont "compromises". "Cette promesse se fondait sur deux conditions préalables : celle d'une coopération amicale entre la Chine et les Etats-Unis, et celle d'un commerce bilatéral rationnel et objectif", a déclaré Jack Ma à l'agence de presse officielle Chine nouvelle. "La situation actuelle fait que ces conditions préalables sont compromises et que cet engagement est désormais impossible à tenir. Mais nous n'arrêterons pas nos efforts, nous les poursuivrons afin de promouvoir un développement sain des relations commerciales sino-américaines", a-t-il promis. "Le commerce n'est pas une arme. On ne peut pas l'utiliser pour se faire la guerre. Le commerce doit être un moteur de la paix", a plaidé Jack Ma.
Une promesse qui avait suscité du scepticisme. La promesse qu'avait faite Jack Ma devant les caméras de télévision avait suscité le scepticisme, le chiffre représentant près de 1% de l'ensemble des emplois aux États-Unis. Elle avait été comprise comme une volonté d'Alibaba de créer des emplois, mais surtout d'en pérenniser en offrant aux entreprises américaines un accès renforcé à leurs produits sur le marché chinois.
Droits de douane étendus. Engagée par Donald Trump, la guerre commerciale sino-américaine a connu une escalade ces derniers mois. Washington impose des droits de douane sur des marchandises chinoises représentant 50 milliards de dollars d'importations annuelles (43 milliards d'euros). Pékin a répliqué sur le même montant de biens américains. Le locataire de la Maison-Blanche a annoncé lundi de nouveaux tarifs douaniers sur 200 milliards supplémentaires (171 milliards d'euros), qui seront mis en place dès le 24 septembre. La Chine répliquera le même jour avec des taxes sur 60 milliards de dollars d'importations américaines additionnelles (51 milliards d'euros).