Un mouvement indépendantiste corse dénonce la «décorsisation» des emplois

Le parti politique, qui se réclame du nationalisme corse, a été fondé en 2004.
Le parti politique, qui se réclame du nationalisme corse, a été fondé en 2004. © Celine Ravier / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
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avec l'AFP , modifié à
Des militants indépendantistes de "Nazione" ont symboliquement emmuré l'entrée des locaux de France Travail à Bastia (Haute-Corse) samedi. Ils mettent en cause la politique de l'emploi menée par l'institution, qui serait selon eux un "véritable relais institutionnel de la "décorsisation des emplois".

Ce samedi, une conférence de presse organisée par le parti indépendantiste devant les locaux de France Travail à Bastia, a permis de dénoncer "la présence d'actifs extérieurs à l'île dans tous les secteurs économiques."

Dans un texte lu par son porte-parole, Jean-Philippe Antolini, "Nazione" a évoqué "un afflux massif particulièrement visible dans toutes les grandes enseignes installées en Corse et pour tous les postes d'encadrement et de direction". Dans ce texte ont notamment été visés les continentaux, "attirés par le soleil, les plages et, fait nouveau, par la sécurité dans nos rues".

L'emploi menacé

En 30 ans, "nous avons eu une augmentation de 42 % de la population", souligne le porte-parole, affirmant qu'"aucun Etat au monde ne pourrait accepter une telle croissance uniquement due aux flux migratoires." Pour les nationalistes, France Travail (ex-Pôle emploi) favorise une "colonisation de peuplement" face à laquelle Nazione demande "la priorité d'embauche pour les Corses".

"Dans le cas contraire, nous interviendrons avec nos moyens en créant les conditions de la mobilisation contre les pratiques coloniales", a averti le mouvement indépendantiste qui n'en sont pas à leur première intervention sur le sujet, occupant la semaine dernière le hall du magasin Leroy-Merlin à Ajaccio. En août, Nazione avait, par ailleurs, présenté lors des 42es Journées internationales de Corte, son projet d'inscription de l’île sur la liste de l’ONU des territoires à décoloniser.