Dans le Nord-Pas-de-Calais, la préfecture a mis en place un observatoire de "l'agribashing" pour répondre au sentiment de dénigrement de la profession agricole. Pour Christian Durlin, président de la chambre d'agriculture de la région, invité sur Europe 1 samedi, il s'agit de permettre aux agriculteurs d'exercer leur métier dans "un climat apaisé".
Le ministre de l'agriculture Didier Guillaume l'avait souhaité, la préfecture du Pas-de-Calais l'a fait : un observatoire de "l'agribashing", ce dénigrement ressenti par certains agriculteurs. Objectif : réduire les dissensions parfois observées entre ces professionnels et la population, comme l'ont démontré les échanges récents et parfois virulents sur les zones de non-traitement à proximité des habitations.
"Recréer du lien"
"Pour nous, la priorité c'est de recréer du lien et du dialogue. Cette situation-là n'est pas normale. Les agriculteurs sont des acteurs du territoire. Ils vivent dans leur village, ont une activité à l'extérieur qui est visible, qui concerne aussi la population. Ça doit pouvoir se faire dans un climat apaisé", explique Christian Durlin, éleveur et président de la chambre d’agriculture du Nord-pas-de-Calais au micro d'Europe 1.
Faire remonter les problèmes
La mission principale de l'observatoire : faire remonter des problèmes survenus sur le terrain et les traiter "avec un maximum de conciliation possible", selon Christian Durlin. L'organisme rassemblera des agriculteurs bien sûr, mais aussi les pouvoirs publics et "certainement" des "élus locaux".
"Notre volonté est de pouvoir recréer du lien. C'était tout l'objet des chartes de bon voisinage qu'on voulait déployer sur cette question de la protection des riverains, pour qu'on puisse regarder sur les territoires comment on pouvait assurer cette cohabitation qui de toute façon est un fait et d'éviter qu'on rentre dans une réglementation qui ne satisfait personne et crée de la crispation", explique Christian Durlin avant d'ajouter : "Il faut qu'on soit vigilant à entretenir cette relation de voisinage. C'est même pas un calcul pour nous, c'est quelque chose d'assez naturel."
En plus du Nord-Pas-de-Calais, la Drôme, la Mayenne et les Pyrénées-Orientales ont déjà leur observatoire. Ils doivent être généralisés dans toute la France.