Bruno Le Maire a mis les cartes en mains aux salariés de GM&S avec deux options : soit la reprise avec des suppressions de postes, soit la fermeture pure et simple. Le ministre de l'Economie était à la Souterraine, dans la Creuse, avec le secrétaire d'Etat Benjamin Griveaux, alors que le tribunal venait d'examiner l'offre de reprise du groupe stéphanois GMD. La décision du tribunal de commerce de Poitiers est attendue lundi. Bruno Le Maire a beau promettre qu'aucun salarié ne sera laissé de côté, les plus anciens s'inquiètent.
Moyenne d'âge de 50 ans. Chez GM&S, la moyenne d'âge est de 50 ans. Beaucoup de salariés sont en poste depuis 20 à 30 ans alors quand le ministre leur annonce qu'il y aura nécessairement des suppressions de postes, ça ne passe pas malgré les propositions d'aides pour trouver un travail dans un autre département et l'annonce de primes de formation de 5.000 euros.
"On a notre maison là". "Même pas la peine d'y penser", lance Jean-Pierre, 57 ans dont vingt au sein de l'équipementier automobile. "Se former pour faire quoi ? pour être chômeur ? Il y a quoi comme emploi dans le bassin de la Creuse ? Rien", affirme-t-il. "C'est bien joli de prévoir 5.000 euros mais on va en faire quoi ? On va se former mais pour aller où ? On a notre maison là. Après on fait quoi ? On vend la maison pour aller ailleurs ?" S'il doit faire partie des salariés licenciés, Jean-Pierre le dit, il se battra pour partir avec une indemnité confortable. Au moins 50.000 euros, au moins pour finir de rembourser sa maison.