Le groupement JCDecaux/SNCF/RATP, qui voit lui échapper le marché emblématique des Vélib', a déposé un recours en référé auprès du tribunal administratif de Paris. Une annonce faite mardi, à la veille d'un vote décisif.
Smoovengo préférée à JCDecaux. Après avoir classé l'offre de Smoovengo, un concurrent de JCDecaux, en tête, le syndicat mixte Autolib' et Vélib' Métropole, qui regroupe Paris et une centaine de communes partenaires ainsi que des établissements publics, se disant "confiant" sur l'issue du recours, a insisté sur le "respect du calendrier prévu" et indiqué que le vote aurait bien lieu mercredi.
Le système Vélib', actuellement composé de 1.800 stations et plus de 20.000 vélos, et attribué en 2007 pour la première fois à JCDecaux, fait l'objet d'un renouvellement de marché qui entrera en vigueur en janvier 2018, pour 15 ans. Élargi à la Métropole du Grand Paris, il proposera alors des vélos plus légers, plus solides et avec un tiers de vélos électriques.
Un vote des adhérents du syndicat mixte aujourd'hui. Le choix de Smoovengo doit être entériné par un vote des adhérents du syndicat mercredi. JCDecaux, le géant français de l'affichage publicitaire, qui détient le marché depuis sa mise en place il y a dix ans, n'a eu de cesse depuis de critiquer cette décision et la proposition de son concurrent. Jusqu'à déposer son référé précontractuel.
Un recours jugé normal par le syndicat mixte. Dans un communiqué, JCDecaux souligne que ce recours a été déposé "pour la défense des 315 collaborateurs" qui travaillent au sein de Cyclocity, sa filiale de service de vélo en partage. De son côté, le syndicat mixte a relevé qu'"il est fréquent, lors d'une procédure de mise en concurrence préalable à la passation d'un marché, que des candidats non retenus forment un tel recours" et tout en refusant de commenter cette démarche, s'est dit dans un communiqué "confiant sur le fait qu'elle ne fera que confirmer le caractère transparent et parfaitement régulier de la procédure conduite".
Smoovengo et JCDecaux s'affrontent sur l'emploi. Smoove, une PME familiale de Montpellier créée en 2008 et qui dirige le consortium Smoovengo, a déjà remporté des marchés dans 26 villes en France et à l'étranger. Depuis que la commission d'appel d'offres a mieux classé l'offre de Smoovengo, les deux consortiums rivaux s'affrontent sur les questions relatives à l'emploi.
JCDecaux estime que Smoovengo fait "du dumping social". JCDecaux avait ainsi estimé que l'écart entre les deux offres "se fonde sur un dumping social, avec une proposition excluant la reprise de l'ensemble des personnels et reposant sur de nouvelles équipes inexpérimentées, moins nombreuses et à des conditions sociales et salariales dégradées".
Ce à quoi la PME héraultaise avait répondu que "les mises en cause concernant un "dumping social" sont totalement infondées et constituent une contre-vérité". Elle avait ajouté s'être engagée à privilégier le personnel en place pour ses recrutements à venir et menacé d'entamer des poursuites judiciaires si JCDecaux persistait dans ses attaques.
Élus et salariés demandent le maintien des emplois. La semaine passée, une centaine des salariés de Cyclocity avaient manifesté devant la mairie de Paris pour que toutes les parties prenantes au renouvellement du marché s'engagent à garder, ou à inciter à garder, l'effectif actuel.
Autolib' et Vélib' Métropole, tout comme l'exécutif parisien ont affirmé à plusieurs reprises qu'ils seraient "attentifs à ce qu'aucun salarié ne reste sur le carreau".