L'association de défense des consommateurs UFC-Que Choisir a déposé trois plaintes, ce jeudi, pour "pratiques commerciales trompeuses" et s'attaque à la "déferlante incontrôlée" des mini-crédits sur Internet. Trois de ces organismes sont visés : Bling, Cashper et Floabank. L'association dénonce l'opacité des tarifs et des taux d'intérêts réels, qui peuvent se révéler cent fois supérieurs aux taux d'usure. "Ces organismes sont là comme des vautours", dénonce Alain Bazot, président d'UFC Que Choisir, sur Europe 1. "Evidemment ils vous dépannent, mais à prix d'or. C'est l'abus de l'état de nécessité qui est choquant."
Des taux d'intérêts "hallucinants"
Les mini-crédits sont des prêts instantanés de petites sommes, jusqu'à 1.000 euros, avec des remboursements dans des délais courts, moins de trois mois. "Ils disent que ce crédit permet de préserver sa santé financière alors qu'en réalité, cela va venir plomber le budget vu le coût qui est extrêmement élevé", explique Alain Bazot, qui dénonce "une exploitation de la misère intolérable" pour des "clients aux abois".
"Ils ont besoin de petites sommes très rapidement. Et si vous demandez l'argent tout de suite, tous les beaux discours qui entourent l'offre alléchante s'évanouissent et vous avez des taux d'intérêt complétement hallucinants", ajoute-t-il. L'organisme Cashper, par exemple, pratique un taux d'intérêt de 2.234% pour sa "formule express". Autre poste de dépense : le virement express d'argent, une fois le mini-crédit obtenu, est la plupart du temps une option payante, qui peut aller jusqu'à 30 euros forfaitaire par dossier.
Pas d'encadrement
Selon le président de l'UFC-Que Choisir, ces entreprises de microcrédits surfent sur les difficultés économiques aggravées par la crise sanitaire. Et s'il est encore trop tôt pour voir bondir les impayés, il sait que les poursuites vont se multiplier à l'avenir. "Les gens qui vraiment ne peuvent pas payer, surtout que les intérêts vont les plomber, vont se retrouver [la cible] des pratiques de harcèlement, des cabinets spécialisés dans les recouvrements de créances qui sont sans foi ni loi", déplore-t-il.
L'association dénonce un vide juridique. En-dessous de 200 euros, ces prêts sont considérés comme des facilités de caisse et de trésorerie. Ils échappent ainsi aux règles sur les crédits à la consommation. "On veut que ces crédits-là soient soumis aux mêmes règles que le crédit classique, avec de l'information, un taux d'usure encadré", souligne Alain Bazot. L'UFC-Que Choisir souhaite une loi européenne pour "assainir le secteur" et recommande aux clients la prudence avant toute souscription.