Unédic : les transfrontaliers français coûtent cher à l'assurance-chômage

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Barthélémy Philippe / Crédit photo : MAGALI COHEN / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP , modifié à

L'Unédic, qui gère le régime d'assurance chômage, a annoncé mardi des prévisions financières revues à la baisse, à l'heure où les partenaires sociaux ont relancé de délicates et rapides négociations sur l'indemnisation des demandeurs d'emploi et l'emploi des seniors. Ses comptes sont notamment plombés par les périodes de chômage des travailleurs transfrontaliers.

Les travailleurs frontaliers plombent les comptes de l’Unedic, qui gère les comptes de l’Assurance chômage . L’organisme piloté par les partenaires sociaux a communiqué ses prévisions financières pour la période 2024-2026. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’avenir est loin d’être radieux. Le régime affiche une dette colossale de 60 milliards d’euros. Ses comptes sont notamment plombés par les périodes de chômage des travailleurs frontaliers qui engendre un surcoût d’environ 800 millions d’euros par an pour l’UNEDIC.

500.000 travailleurs frontaliers en France

La France est le pays d'Europe qui compte le plus de travailleurs frontaliers, ils sont près de 500.000 à travailler à l'étranger. Or, en vertu d'un accord européen, le travailleurs frontaliers ne cotisent pas à l'assurance chômage car ils ne travaillent pas en France. En revanche, s'ils perdent leur emploi, ils sont indemnisés, et cela coûte très cher. Car les inégalités se creusent entre la France et ses voisins, comme l’explique l’économiste Bruno Cocquet : "pour un certain nombre de pays, c’est le cas de la Suisse, les salaires sont devenus très différents dans le pays frontaliers de ce qu’ils sont en France pour un même métier et les mêmes conditions d’emploi. Par le mécanisme du différentiel de salaire et du taux de change, le coût de l’indemnisation a beaucoup augmenté".

Le salaire annuel moyen en Suisse est presque 3 fois plus important qu’en France. Alors que faire pour éviter le surcoût des chômeurs frontaliers ? Les responsables politiques se retranchent derrière une hypothétique négociation européenne alors qu’ il y a une solution en droit national, selon Bruno Coquet : "C’est assez simple, il suffit de traiter la formule de calcul de l’allocation en intégrant un paramètre qui prenne en compte le différentiel de salaire entre la France et la Suisse". Elle gagnerait à être appliquée d’autant que depuis 2011 le surcoût de l’indemnisation des frontaliers s’élève à 9 milliards d’euros…